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Ubisoft ouvre des enquêtes internes après des accusations de violence et harcèlement sexuel dans ses studios

FREDERIC J. BROWN/AFP

Des témoignages, anonymes ou non, de salariées de l’éditeur de jeux vidéo affluent depuis mercredi sur Twitter.

Le monde du jeu vidéo est-il en train de vivre son «Me too»? Depuis mercredi, des témoignages de salariées ou ex-salariées de l’éditeur de jeux vidéo Ubisoft, écrits de façon anonyme ou sous leur nom, sont apparus sur Twitter. Ils dénoncent des comportements déplacés, du harcèlement sexuel ou des violences exercés par des cadres de l’entreprise, dont deux vice-présidents. Les témoignages concernent des studios situés au Canada, aux États-Unis, mais aussi en Suède, en Bulgarie, au Brésil, et au siège français d’Ubisoft.

L’éditeur de jeux vidéo a annoncé vendredi avoir ouvert des enquêtes internes, qui seront conduites par des experts indépendants. «En fonction des conclusions, nous nous engageons à prendre toutes les mesures disciplinaires appropriées», écrit l’entreprise. «Nous procédons également à l’audit de nos politiques, procédures et systèmes existants afin de comprendre là où ils ont été défaillants, et de nous assurer que nous puissions mieux prévenir, détecter et punir tout comportement inapproprié», poursuit-elle. Nombre de témoignages incriminent les ressources humaines de l’entreprise, qui auraient minimisé les faits ou protégés leurs auteurs.

Visage léché

Une partie des récits sont recueillis et relayés sur Twitter par la narrative designer Meghna Jayanth et le streamer Denny Von Doom. L’un d’entre eux raconte comment, «saoul et enragé», un directeur créatif de Ubisoft Toronto «a étranglé une employée lors d’une soirée Far Cry», l’une des plus célèbres franchises d’Ubisoft. Le responsable du studio en question était au courant et «n’a rien fait», la personne visée ayant même obtenu par la suite une promotion.

D’autres témoignages dénoncent une industrie «incroyablement toxique pour les femmes»: une ex-employée raconte qu’un collègue lui a demandé une fellation lors d’une soirée alors qu’elle travaillait encore à son bureau, d’autres relatent que tel directeur créatif du studio de Montréal a «léché le visage» d’une collaboratrice lors d’une autre fête d’entreprise.

«J’ai fait l’objet de moqueries lorsque je suis allée voir mon patron pour lui parler de mes problèmes», explique l’une d’elles. Un autre témoignage dénonce une ambiance sexiste et homophobe dans un studio de l’entreprise à Sofia (Bulgarie).

Depuis une semaine, le secteur des jeux vidéo en général est secoué par une vague d’accusations: des dizaines de femmes ont partagé sur les réseaux leur expérience de discrimination, de harcèlement ou d’agression sexuelle dans ce secteur encore très masculin. Si les premiers récits se concentraient sur le milieu du streaming de parties de jeux vidéo, ils se sont ensuite ouverts aux pratiques au sein des studios de développement.

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