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Pourquoi MSF dénonce le « comportement honteux » de l'ONU au Soudan du Sud

Depuis décembre 2013 et le début du conflit sud-soudanais entre les partisans du président Salva Kiir et ceux de l'ancien vice-président Riek Machar, 900 000 personnes ont été déplacées.

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Publié le 10 avril 2014 à 17h38, modifié le 11 avril 2014 à 18h34

Temps de Lecture 2 min.

Depuis le début du conflit au Soudan du Sud, en décembre 2013, entre les partisans du président Salva Kiir et ceux de l'ancien vice-président Riek Machar, 900 000 personnes ont été déplacées par les violences. Une partie a trouvé refuge dans les pays voisins, une autre dans des camps au Soudan du Sud même.

L'organisation non gouvernementale Médecins sans frontières (MSF) s'est inquiétée, mercredi 9 avril, dans un communiqué, de la situation de ces populations, en particulier dans le camp de Tomping à Juba, la capitale. L'organisation a vivement mis en cause l'immobilisme de la Mission des Nations unies au Soudan du Sud (Minuss), dénonçant une « indifférence » potentiellement « fatale » de sa direction. Coordinatrice d'urgence de MSF à Juba, Carolina Lopez explique les raisons de ces critiques.

Le camp de réfugiés de Tomping, à Juba, capitale du Soudan du Sud, la saison des pluies a commencé il y a un mois, multipliant les risques sanitaires déjà bien présents.

Votre organisation a publié un communiqué pointant le « comportement honteux des Nations Unies envers les déplacés » au Soudan du Sud. Pour quelles raisons ?

Carolina Lopez Il y a actuellement 21 000 personnes dans le camp de déplacés de l'ONU de Tomping. Elles ont fui les combats et vivent dans des conditions inacceptables. Elles sont établies sur un site inondable, dans une promiscuité dramatique, exposées aux maladies. Depuis plusieurs mois, nous demandons à la Minuss de prendre des mesures afin que l'on puisse déplacer ces personnes vers des zones qui ne soient pas inondables. Mais ces nombreuses réunions n'ont eu aucun effet. Les équipes de MSF vivent au jour le jour dans ce camp auprès des déplacés. Nous sommes donc également responsables de leur sort. Ne pas dénoncer cette situation reviendrait à s'en rendre complice.

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Quelles sont les conséquences d'une telle situation sur les populations ?

Les maladies diarrhéiques, les infections respiratoires et les maladies de peau représentent 60% des cas que nous traitons à la clinique de MSF. Ce sont des maladies dues à la promiscuité et elles ne vont faire qu'augmenter avec l'arrivée de la saison des pluies. Il a commencé à pleuvoir il y a un mois. C'est à ce moment-là que 150 latrines se sont effondrées, répandant leurs eaux usées. Aujourd'hui, on compte 65 personnes par latrine dans le camp. Théoriquement, le ratio doit être de 20 personnes par latrine. Si rien n'est fait, dans ces conditions, le risque d'apparition du choléra ne peut être écarté. Si une telle chose arrivait, l'épidémie ne s'arrêterait pas au camp mais toucherait toute la capitale.

Quelle est la situation dans les autres camps de déplacés ?

Le camp de Tomping n'est qu'un exemple des difficultés actuelles. Le camp de Malakal [à 500 km au nord de Juba] connaît aussi un grave manque de place. Un autre camp est en construction, mais c'est lent. Notre plus grande peur est l'arrivée de la saison des pluies. Elle ne fait que commencer, les pluies vont devenir de plus en plus torrentielles et cela va durer six mois. C'est une période particlulièrement dangereuse en terme de santé publique.

Que demandez-vous à la Minuss ?

De prendre des mesures immédiates. A Juba, la Minuss a mis sur pied un plan pour déplacer les 21 000 réfugiés de Tomping sur un autre lieu, non inondable. C'est évidemment une bonne chose mais ce n'est aujourd'hui plus faisable. Le camp n'est pas prêt et la pluie est déjà là. Nous avons besoin de solutions immédiates. Il faut agrandir le camp actuel. Après la publication de notre communiqué, il semble que des containers ont été déplacés pour faire de la place. C'est un premier pas.

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