Mazarin : « L'autorité du Roi, c'est le repos de l'État. » | L’Histoire en citations
Mazarin : « L'autorité du Roi, c'est le repos de l'État. »
Citation du jour

 

Ce sera la plus longue série des duos-duels historiques, mais ça le vaut bien. Trois raisons.

1. Le « Siècle de Louis XIV » marque l’apogée de l’Ancien Régime. Toute la Chronique n°3 lui est consacrée.

2. Le rayonnement culturel de la France dans le monde ne sera jamais si grand qu’au XVIIe siècle classique.

3. Le Roi-Soleil maîtrise la politique-spectacle pendant un demi-siècle, hors quelques zones d’ombre à signaler.

Le Siècle de Louis XIV : ce très long règne (de 1643 à 1715) se décline en dix duos qui ne permettent pratiquement aucun duel ! C’est la monarchie absolue d’un roi de droit divin, autoritaire et passionné par son métier, travailleur acharné, surdoué pour le pouvoir, aimant faire la guerre autant que l’amour, protégeant les artistes à la Cour de Versailles et mettant lui-même en scène sa « politique spectacle » jusqu’à sa mort.

« L’autorité du Roi, c’est le repos de l’État. »754

MAZARIN (1602-1661)

Encyclopædia Universalis, article « Jules Mazarin, l’homme d’État ».

Mazarin pense et parle comme Richelieu dont il fut le principal collaborateur, avant de lui succéder au Conseil du roi et au pouvoir. Il reflète l’opinion universellement admise à l’époque. Les désordres de la Fronde et les désastreuses conséquences de ces cinq années d’anarchie lui donneront a contrario raison. Le jeune roi, dont Mazarin fait l’éducation politique en l’initiant aux affaires, entend parfaitement ce langage et va se révéler un élève surdoué.

« Le Roi sera le maître partout, hors dans cette ville-là. »779

MAZARIN (1602-1661), furieux contre l’attitude de Paris et de son Parlement frondeur, fin 1648

Début de la Fronde. Après la première journée des Barricades au printemps, et un exil forcé, Mazarin a passé l’été et l’automne à ruser. La famille royale est revenue à Paris en novembre, mais le Parlement fait encore la loi, prétend contrôler le gouvernement. Mazarin décide d’assiéger Paris et de le réduire par la famine (et la propagande) ! Il se réfugie à Saint-Germain avec la famille royale et ses fidèles, partant subrepticement dans la nuit du 5 au 6 janvier 1549. Condé, à la tête des troupes royales, dispose de 10 000 hommes pour se rendre maître de Paris : opération répressive mal calculée, mal menée, et plus de quatre années de trouble vont s’enchaîner. C’est la Fronde.

« Ces agitations terribles avant et après ma majorité, une guerre étrangère où les troubles domestiques firent perdre à la France mille et mille avantages, un prince de mon sang et d’un très grand nom [Condé] à la tête de mes ennemis. »797

LOUIS XIV (1638-1715), Mémoires pour l’instruction du Dauphin (1662)

Jamais le roi n’oubliera l’humiliation et l’insécurité de sa jeunesse. La Fronde explique bien des aspects de sa politique intérieure. La France n’oublie pas non plus le bilan désastreux de cette guerre civile, aggravée par la guerre étrangère et l’appui des Espagnols aux rebelles : famines et pestes endémiques ont fait mourir dans la seule année 1652 un quart de la population, dans certains villages en Île-de-France, Champagne et Picardie ! Commerce extérieur désorganisé, marine ruinée. Le pays doit penser : tout plutôt que cette anarchie. La France est prête pour une monarchie absolue.

« Louis XIV le reçut comme un père et le peuple comme un maître. »796

VOLTAIRE (1694-1778) évoquant le retour de Mazarin, 3 février 1653

Le Siècle de Louis XIV (1751), Voltaire

Mazarin, retour d’un dernier exil forcé, rétablit les intendants, incarnation du pouvoir royal et gage de l’ordre sur tout le territoire. Gaston d’Orléans (frère de Louis XIII, éternel comploteur) est exilé à vie dans son château de Blois. Condé est  condamné à mort (par contumace) par le Parlement, et passe au service de l’Espagne.

La Fronde est finie. Le roi, majeur depuis deux ans, va laisser le cardinal gouverner la France jusqu’à sa mort, en 1661. Élève surdoué, il apprend son royal métier auprès de son Premier ministre et tuteur.

« Si une fois vous prenez en main le gouvernail, vous ferez plus en un jour qu’un plus habile que moi en six mois, car c’est d’un autre poids, ce qu’un roi fait de droit fil, que ce que fait un ministre, quelque autorisé qu’il puisse être. »801

MAZARIN (1602-1661), Lettre à Louis XIV, 29 juin 1659

Ainsi le conseille-t-il deux ans avant sa mort, continuant à l’initier à son métier de roi. Le conseil sera suivi ! En attendant, le cardinal tient fermement le gouvernail : Parlements réduits au silence, interdiction à la noblesse de s’assembler. En 1659, des assemblées secrètes de nobles se tiennent en province : le roi va sévir en personne, dans le Midi. Entre eux deux, il y a toujours cette étonnante division du travail ! Un des acquis du « règne » de Mazarin : la paix avec l’Espagne, traité des Pyrénées : 7 novembre 1659, sur la Bidassoa (frontière), Mazarin signe, pour Louis XIV.

« Sire, je vous dois tout, mais je m’acquitte envers Votre Majesté en lui donnant Colbert. »805

MAZARIN (1602-1661) à Louis XIV, le 9 mars 1661

C’est son « mot de la fin » politique.

Premier ministre d’Anne d’Autriche, gardé par Louis XIV à sa majorité (13 ans), il a eu tout pouvoir. Il a collectionné les charges et acquis une fortune inestimable – tableaux de Vinci, Titien, Raphaël, Caravage, sculptures, bijoux et médailles, trésors disséminés en divers palais, livres rares de la bibliothèque Mazarine - la plus grande fortune privée de l’Ancien Régime. Mazarin fut aussi un mécène, il pense aux chefs-d’œuvre qu’il ne verra plus : « Il faut quitter tout cela », dit-il. L’essentiel est légué au roi, qui refuse élégamment et Mazarin peut encore en disposer, selon ses dernières volontés.

Enfin, il recommande au roi le financier Colbert, bon gestionnaire de sa fortune. Louis XIV le gardera plus de vingt ans à son service, jusqu’à sa mort. Il fera de même avec la plupart des collaborateurs tout dévoués dont Mazarin a su s’entourer.

Siècle de Louis XIV

Le « siècle de Louis XIV » commence vraiment avec le règne personnel qui va durer plus de cinquante ans. C’est l’apogée de la monarchie absolue de droit divin. Une histoire à redécouvrir dans le tome 3 des Chroniques de citations historiques (Feuilletez les 20 premières pages de notre livre électronique).

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