Propos racistes sur un groupe Whatsapp : un policier de Rouen présente ses excuses

Trois policiers de Rouen ayant tenu des propos homophobes et racistes sont convoqués devant le conseil de discipline mardi 30 juin 2020. L'un d'eux tente de s'excuser.

Trois gardiens de la paix et deux adjoints de sécurité passent devant le conseil de discipline de la police nationale mardi 30 juin et lundi 6 juillet 2020, pour avoir tenus des propos racistes et haineux sur un groupe Whatsapp.
Trois gardiens de la paix et deux adjoints de sécurité passent devant le conseil de discipline mardi 30 juin et jeudi 2 juillet 2020, pour avoir tenus des propos racistes et haineux sur un groupe Whatsapp. (©Adobe stock/illustration)
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Trois gardiens de la paix qui avaient tenu des propos racistes, haineux, homophobes dans un groupe Whatsapp en décembre 2019, passent en conseil de discipline mardi 30 juin 2020. Dans cette instance basée à Rennes (Ille-et-Vilaine), un à un, ces fonctionnaires de police vont tenter de se justifier, d’expliquer leurs propos. Ils risquent jusqu’à la révocation. Un des policiers convoqués, un Rouennais de 30 ans et père de quatre enfants, présentera une lettre d’excuse aux membres de cette instance disciplinaire. Courte lettre dans laquelle il tente de s’expliquer et de s’excuser.

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Un « nègre qui ne fout rien »

L’existence de ce groupe de discussion Whatsapp, nommé Althing, a été révélée par 76actu et Paris-Normandie, en janvier 2020. Un gardien de la paix de l’unité administrative et d’assistance judiciaire a déposé plainte contre six de ses collègues pour « provocation non publique à la discrimination », « diffamation non publique » et « injure non publique en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la race ou la religion ».

Ce sous-brigadier est visé par des insultes où ses propres collègues parlent de lui comme d’un « nègre qui ne fout rien ». Tout commence le 18 décembre 2019, alors qu’il est dans la guérite, en poste à l’entrée de la préfecture de région à Rouen. Il découvre, sur le téléphone d’un adjoint de sécurité posté à ses côtés, des centaines de messages, dont certains audio, avec des propos racistes, xénophobes, homophobes et antisémites.

Les conversations visaient les collègues, mais aussi des justiciables durant une audience en Cour d’assises : « Regarde le […], il fait n’importe quoi parce que c’est un noir » ; « j’ai horreur des noirs et qui plus es (sic) des gay (sic) alors les deux mélangés, quelle horreur » ; « un putain de gros nègre de merde » ; jeunesse française « negrifiée et bougnoulisée ».

Ses « plus plates excuses »

Lors du conseil de discipline qui se tient à Rennes, mardi après-midi, au secrétariat général de l’administration du ministère de l’Intérieur, un des gardiens de la paix que nous appellerons Thomas présentera une lettre postée lundi 29 juin et adressée directement à son collègue qui a déposé plainte le 24 décembre. Ce trentenaire, père de famille, est entré en 2015 dans cette unité, « en même temps que son collègue plaignant », relate une source proche du dossier. Thomas a notamment écrit dans ce groupe Whatsapp, dont nous avons pu consulter les captures d’écran : « Tu supprimes l’alcool, le foot et les noirs, ça résout beaucoup de problèmes. »

Selon nos informations, Thomas rappelle à son confrère qu’ils ont toujours entretenu de bonnes relations depuis leur intégration dans ce service, ensemble en 2015. Il reconnaît avoir fait « l’erreur de rentrer dans ce groupe Whatsapp ». Il dit s’être « laissé déborder par des propos qu’il regrette » et avoue ne pas « avoir eu le courage de dénoncer ces faits », alors qu’il avait prévenu ses complices qu’ils auraient « des ennuis » à continuer dans cette voie. Il y présente ses « plus plates excuses ».

Trois adjoints de sécurité également impliqués

Les trois gardiens de la paix risquent la révocation. Deux autres adjoints de sécurité sont également convoqués devant cette même instance jeudi 2 juillet. Eux risquent de voir leur contrat écourté et non renouvelé.

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Un quatrième gardien de la paix, qui était adjoint de sécurité au moment des faits, actuellement à l’école de police de Nîmes, sera convoqué dans un second temps.

En plus de ces sanctions administratives, un des policiers, décrit comme « le meneur » dans cette affaire, risque des poursuites pénales devant le tribunal judiciaire de Rouen pour propos délictueux. Les cinq autres sont susceptibles de se voir infliger une amende de cinquième classe par le tribunal de police, du fait du caractère « non public » de ces conversations.

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