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Iran : la chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah condamnée en appel à 5 ans de prison
La justice iranienne a annoncé mardi 30 juin la condamnation définitive à 5 ans de prison de la chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah.

Iran : la chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah condamnée en appel à 5 ans de prison

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La justice iranienne a annoncé mardi 30 juin la condamnation définitive à 5 ans de prison de la chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah.

Le porte-parole de la Justice en Iran a annoncé ce mardi 30 juin la confirmation par la Cour d'appel de la peine de cinq ans de prison pour la chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah pour "collusion en vue d’attenter à la sûreté nationale". Celle-ci devra la purger en comptant la période de détention depuis son arrestation en juin 2019 alors qu’elle menait des études sur le clergé dans la ville religieuse de Qom.

L'anthropologue a été condamnée en mai dernier à cinq ans de prison pour "collusion en vue d'attenter à la sûreté nationale" ainsi qu'à un an pour "propagande contre le système" politique d'Iran. Elle doit purger seulement la peine la plus longue. L'accusation de "propagande contre le système" se réfère à des propos de la chercheuse sur le port du voile obligatoire en Iran. La France avait alors condamné un verdict "politique" et réclamé une libération "immédiate" de Fariba Adelkhah et "un accès consulaire". L’Iran, qui ne reconnaît pas la double nationalité de Mme Adelkhah, a rejeté les nombreux appels de la France en faveur de sa libération.

Détenue depuis 400 jours

Cette spécialiste du chiisme a toujours clamé son innocence. A 61 ans, elle a été très affaiblie par une grève de la faim de 49 jours entre fin décembre et février, selon son avocat Saïd Dehghan. Son compagnon, Roland Marchal - arrêté en juin 2019 alors qu'il venait lui rendre visite à Téhéran et également chercheur au Centre de recherches internationales (CERI) de Sciences Po Paris - a été relâché fin mars. Téhéran avait alors évoqué un échange avec un ingénieur iranien, détenu en France et menacé d'extradition vers les Etats-Unis.

"Fariba Adelkhah est détenue arbitrairement depuis bientôt 400 jours et condamnée (...) pour des raisons strictement politiques", a déclaré le comité de soutien de la Franco-iranienne. Les arrestations d'étrangers en Iran, notamment des binationaux, souvent accusés d'espionnage, se sont multipliées depuis le retrait unilatéral en 2018 des Etats-Unis de l'accord international sur le nucléaire iranien et le rétablissement de sévères sanctions américaines contre Téhéran. Ces derniers mois, l'Iran a procédé à plusieurs échanges de prisonniers avec des pays détenant des ressortissants iraniens condamnés, en attente de procès, ou menacés d'extradition vers les Etats-Unis.

Le 22 juin dernier, dans un message envoyé à ses proches et dont l'AFP a eu connaissance, l'ingénieur anglo-iranien Anoosheh Ashoori, détenu dans la même prison d'Evine à Téhéran, évoque la situation de Fariba Adelkhah. Il raconte que l'un de ses codétenus l'a vu arriver en prison, "frappée et tirée au sol par les cheveux", agonie d'injures et de coups par la police secrète.

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne