L'Allemagne dissout partiellement son unité militaire d'élite en raison de liens douteux avec la mouvance d'extrême droite

L'unité militaire d'élite allemande, déstabilisée par plusieurs scandales sur des liens de certains de ses membres avec la mouvance d'extrême droite, va être partiellement dissoute, a annoncé mardi la ministre de la Défense.

AFP Publié le 30/06/2020 à 16:36, mis à jour le 30/06/2020 à 16:37
Des soldats allemands. Photo AFP

Les forces spéciales (KSK) ont "partiellement pris leur autonomie" par rapport au reste de l'armée allemande "en raison notamment d'une culture toxique de certaines personnes à leur tête", a expliqué Annegret Kramp-Karrenbauer dans un entretien avec le quotidien Süddeutsche Zeitung.

"En conséquence, la KSK ne peut pas continuer sous sa forme actuelle", a ajouté la ministre, également présidente du parti conservateur CDU de la chancelière Angela Merkel.

Dans l'immédiat, la deuxième compagnie des forces spéciales allemandes, considérée comme le lieu où les dérapages d'extrême droite ont été les plus importants, sera dissoute sans être remplacée. Le KSK ne conservera donc plus que trois compagnies.

Tant qu'un renouvellement n'aura pas eu lieu, l'unité spéciale de la Bundeswehr ne participera pas aux exercices et aux missions internationales.

"Le mur du silence est en train de se briser"

La ministre a qualifié les dernières découvertes de "troublantes" et "alarmantes": 48.000 munitions et 62 kilos d'explosifs ont disparu du KSK.

Et dans le même temps plusieurs des membres des forces spéciales ont été identifiés comme étant proches de la mouvance ultra-nationaliste, au moment où les autorités s'inquiètent d'une résurgence du terrorisme d'extrême droite, visant migrants, Juifs et responsables politiques les soutenant.

Une enquête interne devra déterminer si ce matériel de guerre a été récemment volé ou si la comptabilité interne de l'armée a été bâclée, a dit Mme Kramp-Karrenbauer.

"Le mur du silence est en train de se briser", a-t-elle affirmé.

Une nouvelle évaluation devrait avoir lieu fin octobre. Et la ministre de prévenir que si les membres de ces forces spéciales "n'ont pas entendu ce premier coup de feu préventif, la question d'une réorganisation" plus large "de la KSK se posera inévitablement".

“Rhôooooooooo!”

Vous utilisez un AdBlock?! :)

Vous pouvez le désactiver juste pour ce site parce que la pub permet à la presse de vivre.

Et nous, on s'engage à réduire les formats publicitaires ressentis comme intrusifs.

Nice-Matin

Un cookie pour nous soutenir

Nous avons besoin de vos cookies pour vous offrir une expérience de lecture optimale et vous proposer des publicités personnalisées.

Accepter les cookies, c’est permettre grâce aux revenus complémentaires de soutenir le travail de nos 180 journalistes qui veillent au quotidien à vous offrir une information de qualité et diversifiée. Ainsi, vous pourrez accéder librement au site.

Vous pouvez choisir de refuser les cookies en vous connectant ou en vous abonnant.