Le leader de la France Insoumise Jean-Luc Melenchon (c) et la tête de liste aux élections européennes Manon Aubry (d) lors d'un discours le soir des élections, le 26 mai 2019 à Paris

Le leader de la France Insoumise Jean-Luc Melenchon (c) et la tête de liste aux élections européennes Manon Aubry (d) lors d'un discours le soir des élections, le 26 mai 2019 à Paris.

afp.com/GEOFFROY VAN DER HASSELT

Une enquête préliminaire a été ouverte le 14 mai pour "abus de confiance" visant "plusieurs dirigeants de l'association La France insoumise", a-t-on appris mardi auprès du parquet de Paris, confirmant une information du Canard enchaîné.

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L'enquête, confiée à la Brigade financière, vise, selon des sources concordantes, à vérifier les "conditions dans lesquelles les dirigeants de LFI, dont Jean-Luc Mélenchon, se sont acquittés des amendes et des dommages et intérêts auxquels ils ont été condamnés" en décembre 2019 dans l'affaire de la perquisition houleuse au siège de LFI l'année précédente.

Selon le Canard enchaîné, c'est spécifiquement le paiement de "26 500 euros de préjudice moral aux forces de l'ordre" par cinq responsables de LFI qui fait l'objet de vérifications car ces versements "ont été réglés avec le chéquier de La France insoumise". La question est donc de savoir si ces dommages et intérêts ont bien été payés par la France insoumise mais aussi de savoir si de l'argent public a été utilisé dans ce règlement.

"Instrumentalisation de la justice"

Le leader des Insoumis a dénoncé une "instrumentalisation de la justice". Dans un communiqué publié sur son blog, Jean-Luc Mélenchon s'exclame : "Les intimidations, ça suffit !" "Nous apprenons, une nouvelle fois par voie de presse, qu'une enquête aurait été ouverte au mois de mai contre plusieurs responsables de la FI pour 'abus de bien sociaux et recel', écrit le député LFI et ancien candidat à la présidentielle.

"Si la partie pénale, les amendes, doivent être réglées personnellement par les justiciables, ce qui a été fait par chacune des personnes concernées, les dommages et intérêts relèvent eux du civil", soutient Jean-Luc Mélenchon dans le communiqué. "Ils peuvent donc à ce titre être réglés par un tiers. La France insoumise a fait le choix de régler ces dommages et intérêts liés à une perquisition dans ses locaux", assume l'ancien candidat à la présidentielle.

"Nous sommes estomaqués de découvrir que, non content d'avoir exigé des sommes exorbitantes, les parties civiles poursuivent leur harcèlement en saisissant à nouveau la justice plutôt que d'accepter un règlement pourtant légal. Nous dénonçons cette nouvelle instrumentalisation de la justice qui semble être motivée pour alimenter des articles visant à nous intimider et à véhiculer des rumeurs infamantes", ajoute-t-il.

Le 16 octobre 2018, policiers et magistrats avaient mené une perquisition au siège de LFI dans le cadre de deux enquêtes préliminaires du parquet de Paris. Plusieurs membres de la France insoumise s'étaient interposés et Jean-Luc Mélenchon avait bousculé un représentant du parquet et un policier. Pour ces faits, le chef des Insoumis avait été condamné le 9 décembre à trois mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Bobigny pour rébellion et provocation. Il n'a pas fait appel.

Lui et quatre de ses proches, dont le député Bastien Lachaud et l'eurodéputé Manuel Bompard, avaient également été condamnés à des amendes allant de 2000 à 8000 euros.

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