Affaire Griveaux : un policier en garde à vue

INFO LE POINT. Le fonctionnaire est soupçonné d'avoir livré à un photographe de Mimi Marchand le lieu où l'artiste russe Piotr Pavlenski allait être interpellé.

Par et

Temps de lecture : 2 min

Cette une avait fait beaucoup parler dans les rédactions parisiennes. Le 19 février 2020, Paris Match propulse en couverture une photo de l'interpellation de Piotr Pavlenski, l'artiste russe à l'origine de la publication des vidéos intimes de Benjamin Griveaux, et de sa compagne, Alexandra de Taddeo, qui avait entretenu une correspondance intime avec le candidat LREM à la mairie de Paris.

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La photo, bien qu'extrêmement forte visuellement, choque. Alors que la jeune femme y est représentée debout, l'air détaché, le regard au loin, son compagnon est allongé au sol, menotté, en violation manifeste de l'article 35 ter de la loi sur la liberté de la presse, qui interdit aux photographes et journalistes de représenter une personne entravée, sous peine d'être condamnés à 15 000 euros d'amende.

Sur son site Internet, le magazine enfonce le clou et publie une vidéo de l'arrestation. Une enquête administrative est ouverte en interne par la police, qui se demande comment le photographe présent sur les lieux a été averti. L'auteur de la fuite, un policier, est identifié et passe rapidement aux aveux.

Lire aussi Pascal Bruckner – Affaire Griveaux : les justiciers de la vertu

Garde à vue et perquisition chez un policier

Le procureur de la République de Paris tergiverse mais finit, début mars, par ouvrir une enquête préliminaire pour violation du secret professionnel, recel de violation du secret professionnel et diffusion non autorisée d'images d'une personne entravée. Les investigations sont confiées à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN).

Selon nos informations, le policier à l'origine de la fuite, en fonction à la brigade anticriminalité (BAC) du 16e arrondissement, a été placé mardi 30 juin en garde à vue dans les locaux des bœufs-carottes. « La police des polices » s'est également déplacée à son domicile en vue d'une perquisition. Il est soupçonné d'avoir livré des informations couvertes par le secret de l'enquête à un photographe qui travaille habituellement pour Mimi Marchand, la papesse des paparazzis proche du couple Macron. Les photographies avaient été dans la foulée vendues à Paris Match.

La revanche de Mimi Marchand

L'affaire, il est vrai, ne manque pas de sel. Au moment de rendre publiques les vidéos intimes de Benjamin Griveaux, Piotr Pavlenski avait justifié son geste par la « peopolisation » de la vie politique. « Piotr Pavlenski ne touche qu'aux personnes qui font le jeu de la peopolisation. Avec ce que Benjamin Griveaux a fait avec Mimi Marchand [Bestimage avait propulsé l'homme politique en une de Paris Match au côté de son épouse, NDLR], Piotr Pavlenski considère ça [sa démarche, NDLR] comme légitime », avait confié au Point Juan Branco, auteur du pamphlet anti-Macron « Crépuscule », devenu avocat de l'artiste russe.

Mimi Marchand, en vendant la photographie de l'arrestation de Piotr Pavlenski à Match, n'aura donc pas attendu que le plat refroidisse avant de prendre sa revanche…

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Commentaires (16)

  • Kermit12

    ... Libérations anticipées, et pas anticipés.
    Contamination ?

  • Kermit12

    ... Que la Justice ne fait pas son travail ?

    Au trou les vrais coupables, policiers de la BAC, hommes politiques de droite et autres dangereux malfaiteurs !

    Quant aux dealers et autres petits fichés S ils sont rentrés dans le rang puisque 10 000 d'entre eux ont bénéficié de libérations anticipés pour ne pas risquer de problèmes de santé. Et la preuve que c'était une bonne décision, nul ne parle plus d'eux dans les médias !

    Merci Mme Belloubet, merci Jupiter, et merci par avance les verts-pastèques pour amplifier cette salutaire évolution...

  • Aphroditechild

    Mais il n'aurait pas eu des fuites si B. Griveaux s'était comporté autrement. Ras-le-bol de cette affaire qui ne concerne que la "jet set"...