Au fur et à mesure que le temps passe, les chiffres deviennent de plus en plus inquiétants. Il y a trois semaines déjà, le site de l’hebdomadaire botswanais Mmegi, prévenait ses lecteurs : “Exactement un mois après la découverte de la première carcasse près de Seronga [localité située à la frontière nord du pays], le 11 mai, le total des éléphants morts s’élève désormais à 170 spécimens.” L’article en question date du 12 juin. Depuis, ce total a encore augmenté puisque, à en croire le quotidien britannique The Guardian, ce sont désormais “plus de 350 éléphants qui sont morts dans des circonstances mystérieuses”.

Selon une source anonyme interrogée par le journal londonien, “70 % des décès auraient eu lieu autour de points d’eau”, mais il s’agit là d’un indice qui ne permet pas d’éclaircir un mystère qui reste entier. Et pour cause : selon le Guardian, “le gouvernement du Botswana n’a pas encore analysé les échantillons prélevés sur les animaux morts. Il n’y a donc aucune information sur la cause des décès et on ne sait pas s’il existe un risque pour la santé humaine.” À ce stade, poursuit le quotidien britannique, deux hypothèses sont évoquées : “l’empoisonnement ou la contamination par un agent pathogène inconnu”.

“Protéger la ressource la plus précieuse du pays”

En ce qui concerne la première option, “l’empoisonnement au cyanure – souvent utilisé par les braconniers au Zimbabwe – reste une possibilité”, précise le Guardian, qui émet toutefois des réserves, puisque “les animaux charognards ne semblent pas mourir sur les carcasses”.

Quoi qu’il en soit, pour Niall McCann – représentant d’une association caritative qui œuvre pour la protection des animaux interrogé par le Guardian –, ce qui est en train de se passer “est un désastre pour la préservation de l’espèce”. Selon le biologiste, le retard dans les analyses des échantillons “est représentatif d’un pays qui est en train d’échouer dans sa mission de protection de sa ressource la plus précieuse”. Car, comme l’explique le journal londonien, “l’écotourisme représente de 10 à 12 % du PIB du Botswana. C’est la deuxième source de revenus après les diamants.”