Bouchons sur l'A10 à Massy (Essonne) le 27 juillet 2013

Selon l'Ademe, le télétravail pourrait aider à réduire les émissions de gaz à effet de serre. (illustration)

afp.com/FRED DUFOUR

Plus de bouchons, d'allers-retours au travail ou de longues files d'attentes sur l'autoroute : une large majorité d'actifs contraints de télétravailler pendant le confinement ont apprécié ce mode de fonctionnement, qui pourrait à l'avenir contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre, indique un rapport de l'Ademe publié ce jeudi.

Publicité

Selon une étude réalisée début mai par le cabinet 6t auprès de 3990 personnes, 71% des personnes qui avaient déjà expérimenté le télétravail disent souhaiter le faire plus souvent, car elles peuvent mieux gérer leur stress (60%) et être plus concentrées. 76% de celles qui télétravaillaient pour la première fois voudraient poursuivre l'expérience.

LIRE AUSSI >> À Paris, après le confinement, le retour de la pollution de l'air

Au total, 41% des actifs ont dû adopter le télétravail pendant le confinement. C'était une première pour 24%, et 17% le pratiquaient déjà.

"Potentiel considérable" pour réduire les gaz à effet de serre

Cette option offre "un potentiel considérable" pour réduire la congestion des routes, les gaz à effet de serre (GES) et polluants, souligne l'Agence de la transition écologique. En se basant sur un potentiel de 35% des actifs en télétravail ponctuel, les déplacements en France se trouveraient réduits de 2,4% (soit 3,3 millions de déplacements évités par semaine), a calculé l'Ademe. Ce qui réduirait d'1,3% les émissions de GES générées par les seules voitures.

LIRE AUSSI >> Pontevedra, la ville où le piéton est roi

Selon ce rapport, le télétravail est aussi "un moyen efficace de relocaliser les activités du quotidien autour du domicile", et il modifie le rapport des Français à la cuisine (réorganisation des courses, moins de gaspillage alimentaire). L'Ademe met cependant en garde contre des "effets rebond", car quelque 45% des Français se disent "prêts à choisir un lieu de résidence plus loin de leur emploi", et vice versa.

Hausse des achats en ligne

Selon la même enquête, les achats en ligne ont crû pendant le confinement - même s'ils représentent toujours moins de 10% du commerce de détail en France : 72,7% des Français y ont eu recours, et parmi les personnes qui n'utilisaient pas cette solution avant, 37% l'ont fait pour la première fois et 2 sur 3 affirment qu'ils continueront. L'étude constate aussi le boom de la livraison de repas à domicile, source d'emballages et de plastique.

"L'apparente facilité qu'inspire l'e-commerce ne doit pas faire oublier l'impact du numérique, la logistique, les emballages, et la surconsommation" qu'il génère, alerte Pierre Galio, chef du service consommation de l'Ademe.

Publicité