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Soupçonnés de trahison, deux ex-agents secrets français devant la cour d'assises

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  • France Bleu

C'est un procès digne d'un film d'espionnage qui s'ouvre ce lundi devant la cour d'assises spéciale de Paris. Deux ex-agents secrets sont soupçonnés de trahison, d'avoir été "retournés" par les services chinois.

Le siège de la DGSE à Paris (illustration) Le siège de la DGSE à Paris (illustration)
Le siège de la DGSE à Paris (illustration) © AFP - MARTIN BUREAU / AFP

Un procès extrêmement rare s'ouvre ce lundi à Paris, devant la cour d'assises spéciale. Deux ex-agents secrets français comparaissent pour "livraison d'information à une puissance étrangère", "atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation", et "intelligence avec une puissance étrangère". Ils sont en effet soupçonnés de trahison, d'avoir été "retournés" par les services chinois.

Ils risquent jusqu'à 15 ans de prison

Ces deux hommes, qui travaillaient pour la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), le service d'espionnage français, ont été mis en examen en décembre 2017 et placés en détention provisoire, alors qu'ils étaient déjà à la retraite. L'un d'eux a été libéré sous contrôle judiciaire. Son épouse sera également jugée pour "recel de bien provenant d'intelligence avec une puissance étrangère de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation".

Le procès pourrait se tenir à huis clos, en raison du risque d'atteinte au secret-défense. Les deux hommes encourent 15 ans de prison. Le verdict est attendu le 10 juillet prochain.

Trahison pour le compte de la Chine ? 

Révélée il y a deux ans, en 2018, le ministère des Armées avait alors parlé d'une affaire "d'une extrême gravité". Florence Parly, ministre à l'époque, avait expliqué que les deux hommes étaient soupçonnés "d'avoir commis des actes susceptibles d'être qualifiés d'actes de trahison (...) et susceptibles de mettre en cause les secrets de la défense nationale".

Selon plusieurs médias, les deux suspects auraient espionné le renseignement extérieur français pour le compte de la Chine. En 1997, l'un de deux hommes est le représentant officiel de la DGSE à Pékin. Il est rappelé en France onze ans plus tard, mais revient en Chine après sa retraite pour épouser son ex-interprète avec laquelle il s'installe dans le sud du pays. Selon un bon connaisseur du dossier cité par l'AFP, il n'aurait pas été surveillé après son départ.

L'autre suspect, qui n'a jamais été en poste à l'étranger, a lui été interpellé à l'aéroport de Zurich, du liquide sur lui, après avoir rencontré un contact chinois. Outre le contre-espionnage, il était passé par la surveillance des organisations de masse, notamment les syndicats.

Les deux hommes étaient surveillés depuis plusieurs mois lorsqu'ils ont été arrêtés.

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