SANTE« Le soleil tue en Bretagne »… Le cri d’alarme d’un dermatologue

« Le soleil tue en Bretagne »… Le cri d’alarme d’un dermatologue

SANTELe docteur Marc Perrussel s’inquiète du nombre élevé de cas de mélanomes dans la région
Une femme se baigne sur la grande plage de Saint-Lunaire, en Ille-et-Vilaine.
Une femme se baigne sur la grande plage de Saint-Lunaire, en Ille-et-Vilaine.  - C. Allain / 20 Minutes
Jérôme Gicquel

Jérôme Gicquel

L'essentiel

  • Un dermatologue breton tire la sonnette d’alarme sur le nombre élevé de cas de mélanomes dans la région.
  • Il s’agit d’un cancer de la peau souvent causé par l’exposition au soleil.
  • La Bretagne est particulièrement touchée par ce type de cancer car le soleil y tape moins fort qu’ailleurs, d’où une moindre protection de la population.

Avec son ciel capricieux et instable et ses températures parfois frisquettes, la Bretagne ne sera jamais « the place to be » pour les amateurs de bronzette en été. Son ensoleillement, souvent source de railleries, inquiète pourtant les professionnels de santé. Car avec 1.305 cas et 64 décès en moyenne chaque année, la Bretagne est la région française la plus touchée par le mélanome, un cancer de la peau particulièrement coriace et souvent causé par l’exposition au soleil.

Le docteur Marc Perrussel s’inquiète du nombre élevé de cas de mélanomes en Bretagne.
Le docteur Marc Perrussel s’inquiète du nombre élevé de cas de mélanomes en Bretagne.  - J. Gicquel / 20 Minutes

Une situation assez paradoxale qui s’explique en partie par la douceur du climat breton. « Si on est à Cannes, le soleil va piquer et on va tout de suite se protéger. Mais ce n’est pas le cas en Bretagne », explique le docteur Marc Perrussel. Le ciel parfois nuageux ou le petit vent marin sont en effet trompeurs dans la région. « Les personnes ne vont pas avoir cette sensation de chaleur, souligne le dermatologue et cancérologue. Ils vont donc augmenter leur temps d’exposition et oublier de se protéger ». Une grosse erreur selon le professionnel de santé, installé dans le Morbihan, « car les rayons UV sont aussi intenses en Bretagne que dans le Sud ».

Une peau plus claire et donc plus sensible au soleil

Sans protection, les Bretons et les Bretonnes vont donc s’exposer plus fortement au risque de mélanome. Et ce risque va être encore accru par leur type même de peau, une peau souvent claire et donc plus sensible au soleil. Alors que les vacances d’été démarrent, le docteur Marc Perrussel tire donc la sonnette d’alarme pour alerter sur les dangers de « ce soleil qui est agréable mais dangereux, et tue en Bretagne ».

Même si le ciel est voilé et que les températures ne sont pas caniculaires, il conseille ainsi de se tartiner de crème solaire indice 50 toutes les deux heures environ et d’éviter de s’exposer entre 12 h et 16 h. Il met aussi en garde les parents sur les risques d’exposition au soleil des enfants. « Trois coups de soleil attrapés pendant l’enfance augmentent de 30 % le risque de mélanome à l’âge adulte », insiste Marc Perrussel, invitant la population « à consommer le soleil breton avec modération ».

Un dépistage annuel remboursé

Partenaire de cette opération de prévention, la Caisse primaire d’assurance maladie indique qu’il est possible depuis 2012 de consulter un dermatologue pour dépistage de mélanome sans passer par le médecin traitant. Il s’agit d’une consultation à laquelle les assurés sociaux peuvent recourir une fois par an et qui est remboursée dans les conditions habituelles.

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