« Dans la Constitution polonaise, il devrait être dit explicitement qu’il est interdit d’adopter à toute personne se trouvant dans une relation homosexuelle ». C’est par ces mots profondément homophobes que le président polonais, Andrzej Duda, membre du parti d’extrême-droite conservatrice Droit et Justice (PiS), a exprimé sa volonté de réduire davantage les droits LGBTQ+, rapporte le « Huffington Post ». « Pour assurer la sécurité d’un enfant et une éducation correcte, et afin que l’État polonais sauvegarde les droits des enfants (...), je crois qu’une telle disposition devrait exister », a-t-il ajouté, lors d’un meeting en vue de sa candidature à sa réélection, le 4 juillet dernier à Szczawno-Zdrój. Un projet de restriction des droits des couples homosexuels qu’il prévoit de présenter ce lundi au Parlement polonais.  

Une position partagée par son opposant politique et maire de Varsovie, Rafal Trzaskowski. Ce dernier s’est dit « contre les adoptions par des couples homosexuels ». « Je crois que c’est la position de la plupart des partis politiques (...). Sur ce sujet en particulier, je suis d’accord avec le président », a déclaré le candidat libéral et maire de Varsovie depuis 2018. Toutefois, le candidat de centre-droit est favorable à l’ accession des couples homosexuels au mariage civil.  

Restreindre les droits des femmes et les droits LGBTQ+ 

Le 14 juin dernier, le président polonais, Andrzej Duda, avait déclaré que « l’idéologie LGBT était pire que le communisme ». « La génération de mes parents s’est battue pendant 40 ans contre le communisme. Ils ne se sont pas battus pour qu’une nouvelle idéologie encore plus destructrice apparaisse », a-t-il indiqué. Le 10 juin dernier, il a signé une série de propositions électorales pour la famille incluant l'impossibilité pour les couples homosexuels de se marier ou encore l’interdiction d’évoquer les questions LGBTQ+ à l’école. Une invisibilisation qui s’inscrit dans la vision conservatrice de la famille et de la sexualité prônée par son parti.  

Le 15 avril dernier, en pleine crise du coronavirus, le Parlement polonais — par le biais de l’Institut catholique et ultraconservateur Ordo Iuris, proche du président — avait déjà tenté de restreindre l’avortement et faire supprimer les cours d’éducation sexuelle à l’école. Le projet de loi prévoyait l’éviction de la malformation du fœtus des conditions qui accordent le droit d’avorter. Une condition qui constitue 95% des avortements pratiqués dans le pays. Intitulé « Stoppons l’avortement », le projet prévoyait 5 ans d’emprisonnement pour les femmes ayant recours à l’IVG et leurs praticiens. Le projet de loi, qui avait conduit des centaines de femmes à manifester malgré le confinement, a provisoirement été renvoyé par le Parlement polonais, le 16 avril dernier.