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En quoi consistera le «ministère de la Citoyenneté» de Marlène Schiappa ?

Marlène Schiappa, aux côtés du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, devant le palais de l'Élysée, le 7 juillet 2020.
Marlène Schiappa, aux côtés du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, devant le palais de l'Élysée, le 7 juillet 2020. LUDOVIC MARIN / AFP

FOCUS - L'ex-secrétaire d'État chargée de l'Égalité hommes-femmes a été promue ministre déléguée à la «Citoyenneté». Intégration, discriminations, nationalité française ou encore vie associative entreront ainsi dans son champ d'action.

Son entourage est formel : il s'agit là d'une véritable «promotion», un «choix de confiance» du président Emmanuel Macron, et, enfin, d'un «portefeuille extrêmement important», confie-t-on à l'Intérieur. Marlène Schiappa, ancienne secrétaire d'État auprès du premier ministre chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, a donc été promue ministre déléguée à la Citoyenneté, auprès du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin. Une certaine «promotion», en effet, pour celle qui disait vouloir «en faire plus», puisqu'elle passe d'une fonction de secrétaire d'État à celle de ministre déléguée, au sein d'un ministère régalien.

Mais en quoi consiste ce portefeuille ministériel dédié à la «citoyenneté» ? Doit-on y voir une résurrection du ministère de «l'Immigration, de l'Intégration et de l'Identité nationale», instauré sous la présidence de Nicolas Sarkozy de 2007 à 2010 ? Pas tout à fait. Les prérogatives de Marlène Schiappa restent «en cours de définition», selon le ministère de l'Intérieur, interrogé par Le Figaro.

Certaines pistes nous sont néanmoins déjà dévoilées. Ainsi, ce ministère de la citoyenneté devrait rassembler tous «les sujets du vivre ensemble, face au malaise actuel dans la société», nous dit-on à l'Intérieur. «L'idée est de renforcer le sentiment de 'faire nation'», explique-t-on encore.

Intégration, discriminations, nationalité française, vie associative, élections...

Plus concrètement, plusieurs thématiques devraient entrer dans le champ d'action de Marlène Schiappa : «Les sujets de l'intégration, de la lutte contre les discriminations, l'acquisition de la nationalité française, l'animation de la vie associative, la politique d’engagement des citoyens dans le cadre des élections», énumère-t-on ainsi à l'Intérieur.

Parmi les questions de lutte contre les discriminations, on imagine que Marlène Schiappa, très engagée dans la lutte pour l'égalité hommes-femmes, restera, dès lors, impliquée sur les sujets liés aux discriminations entre les sexes. «Comme c'est un sujet porté par Marlène Schiappa de longue date, c'est également une thématique qu'elle portera dans ce cadre-là», confirme-t-on à l'Intérieur.

Les questions de laïcité

Lors de la passation de pouvoir avec sa successeur Élisabeth Moreno au secrétariat d'État pour l'Égalité hommes-femmes, mardi, Marlène Schiappa a déclaré qu’«au ministère de l'Intérieur, nous serons pleinement mobilisés pour protéger les femmes, pour que l'égalité femmes-hommes soit partie intégrante de la citoyenneté, de la laïcité». «Il y a énormément à faire sur les sujets de citoyenneté, de laïcité», a également confié à BFMTV l'entourage de Marlène Schiappa. Dès lors, on peut se demander si les questions de laïcité feront également partie des prérogatives de la ministre de la citoyenneté. «C'est un sujet qui tient également à cœur à Gérald Darmanin, les deux travailleront de concert sur ce thème», répond-on à l'Intérieur, sans en dire plus.

L'ancienne secrétaire d'État est en effet également très impliquée sur ce sujet. Elle avait d'ailleurs publié un ouvrage sur la question en 2017 (Laïcité, point) avec Jérémie Peltier, directeur des études à la Fondation Jean Jaurès. Un essai dans lequel elle revendiquait une laïcité «sans adjectif». «On nous dit souvent, la laïcité de Manuel Valls, la laïcité de telle ou telle personnalité politique ou tel ou tel intellectuel. Je pense que c'était important pour nous de sortir de l'affrontement (...) de se dire voilà la ligne qui est celle de la laïcité, point. Pas la laïcité ouverte, pas la laïcité bienveillante, pas la laïcité stricte, pas la laïcité offensive. La laïcité, point. Elle n'a pas besoin d'adjectifs accolés», avait-elle précisé sur LCP au moment de la sortie de son livre. L'ancienne secrétaire d'État avait également transmis une charte sur la laïcité aux associations subventionnées par son secrétariat.

En prenant ses fonctions, et alors qu'il était accompagné de Marlène Schiappa, Gérald Darmanin s'est ainsi adressé à elle en prononçant une phrase pouvant être interprétée comme une introduction à sa mission : «En République, la liberté de conscience et de croyance doit être ardemment défendue, mais jamais la foi ne doit être au-dessus de la loi». Une dernière phrase qui n'a pas manqué de faire tiquer certains internautes croyants sur Twitter, à l'instar de l'avocat catholique Erwan Le Morhedec.


» À VOIR AUSSI - Port du voile: Marlène Schiappa propose une «charte de la laïcité» (18/10/2019)

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139 commentaires
  • E6O8

    le

    A rien, sinon à recaser MS !!!

  • Jean Pase

    le

    "Pas tout à fait. Les prérogatives de Marlène Schiappa restent «en cours de définition», selon le ministère de l'Intérieur, interrogé par Le Figaro." Etre nommée à un ministère aux prérogatives pas encore définies, il fallait l'inventer ! Et un placard doré, un !

  • Médée.athéo23

    le

    C'est la fée qui va passer au ripolin les 'manques de civilités Républicaines' envers la Citoyenneté Française pour certaines associations communautaristes ?

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