Covid-19 : le Japon proscrit les cris dans ses parcs d’attractions

Au Japon, les principaux parcs du pays recommandent désormais à leurs visiteurs de « ne pas crier », même lorsqu’ils embarquent sur des attractions où les sensations fortes sont garanties. L’objectif est d’empêcher la propagation du coronavirus par voie aérienne.

Pour qui s’est déjà rendu dans un parc d’attractions, la situation est on ne peut plus banale : enfoncé sur la banquette de votre attraction préférée, les mains fixées sur la rampe de sécurité, vous passez à toute vitesse LE looping du parcours le plus difficile à encaisser. Vos nerfs lâchent, vous n’en pouvez plus et, forcément, vous avez besoin de crier pour évacuer votre peur. « Forcément » ? Eh bien pas au Japon : contexte pandémique oblige, les principaux parcs du pays ont décidé de mettre à jour leurs recommandations sanitaires… en proscrivant désormais les hurlements.

« Veuillez crier à l’intérieur de votre cœur »

Comme le racontent CNN et le Wall Street Journal, l’organisation East and West Japan Theme Park Associations (qui regroupe notamment le Disneyland tokyoïte et l’Universal Studios d’Osaka) a dévoilé il y a quelques semaines une série de lignes directrices pour assurer que la réouverture des principaux sites de l’archipel se déroule dans de bonnes conditions. La plupart des parcs d’attractions ou à thèmes sont en effet fermés depuis le mois de février, mais certains commencent progressivement à accueillir à nouveau des visiteurs.

Désinfections renforcées, contrôles réguliers de température, port du masque et respect de la distanciation physique… Autant de mesures plutôt faciles à respecter, qui contrastent avec cette contrainte selon laquelle les parcs doivent désormais « encourager » leurs visiteurs à ne pas crier, « y compris lorsqu’ils sont sur des attractions en plein air ». Une proscription en forme d’«  incitation volontaire », puisqu’aucune sanction n’est prévue en cas de non-respect de cette nouvelle « règle », précise le Wall Street Journal.

Certains y croient pourtant dur comme fer : dans une vidéo publiée par le parc Fuji-Q Highland, deux cadres du site s’affichent en train de montrer l’exemple sur l’une de leurs attractions, embarqués à près de 130 kilomètres/heure tout en restant parfaitement silencieux, masques fixés sur le visage. Conclusion de la vidéo : « Veuillez crier à l’intérieur de votre cœur. »

L’objectif est bien sûr d’empêcher la génération des gouttelettes responsables de la transmission du coronavirus. Particulièrement vigilant sur le sujet, le Japon avait d’ailleurs mené en avril dernier une étude sur les gouttelettes et les « micro-gouttelettes » expulsées par le corps humain, qui montrait que la transmission du virus pourrait « avoir lieu lorsque des gens se parlent, même assez éloignés les uns des autres  ». Plus récemment, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a reconnu que des « preuves émergeaient » sur la transmission par voie aérienne du Covid-19, notamment après l’alarme lancée sur le sujet par 239 scientifiques.

Réouverture progressive aux États-Unis et en France

Côté américain, une partie du parc d’attractions Disney World a rouvert ses portes samedi 11 juillet à Orlando (Floride), après quatre mois de fermeture. Cette décision du gouverneur républicain Ron DeSantis fait l’objet de vives critiques car elle se déroule dans un contexte d’accélération rapide de la pandémie dans l’État, qui enregistre des milliers de nouveaux cas chaque jour et avait déjà été accusé d’entamer son déconfinement prématurément, dès les premiers jours du mois de mai.

En France, Disneyland Paris va également pouvoir se déconfiner ce mercredi 15 juillet dans des conditions particulières. Au-delà du port du masque et des réservations en ligne obligatoires, 20 kilomètres de signalétique ont été dessinés au sol pour inciter les visiteurs à respecter les distances de sécurité. Devant les attractions, 3 kilomètres de barrières spéciales et de grandes palissades en plexiglas ont aussi été installées, pour limiter au maximum les contacts. Le monde du divertissement semble, lui aussi, entrer dans une nouvelle ère.

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