Soignants coronavirus 2:04
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Pour le 14-Juillet, mardi, un hommage national sera rendu aux soignants qui luttent face au coronavirus depuis maintenant plus de quatre mois. Sur Europe 1, Claire Loupiac, la veuve d'un urgentiste mort du Covid-19 en avril, s'en prend à Emmanuel Macron et à l'exécutif. "Il est hors de question que nos dirigeants s'en sortent avec les honneurs", affirme-t-elle.
INTERVIEW

Son mari urgentiste est mort du coronavirus en avril dernier. Depuis, Claire Loupiac tente de mettre en lumière les failles de la puissance publique dans la gestion de l'épidémie, qui ont conduit selon elle à la contamination de son époux, Éric Loupiac, qui officiait à l'hôpital de Lons-le-Saunier, dans le Jura. Sur Europe 1, la veuve du médecin explique pourquoi elle ne se rendra pas à l'hommage national rendu aux soignants pour le 14-Juillet, mardi, à Paris. Elle exige également "des explications sur ce qui s'est passé dans cette crise".

Une invitation "inconvenante"

"Pour moi, cette invitation est inconvenante", balaie Claire Loupiac, dont le mari, âgé de 60 ans, est mort le 23 avril, cinq semaines après l'apparition des premiers symptômes. "J'ai l'impression qu'Emmanuel Macron voudrait remercier mon mari d'avoir bien voulu prendre le risque de se faire contaminer dans un hôpital sous-équipé."

Selon Claire Loupiac, les intentions de l'exécutif avec cet hommage ne sont pas les bonnes : "Je regrette qu'on ait mélangé la fête nationale, le 14-Juillet, avec l'hommage aux soignants", déplore-t-elle. "Pour moi, l'hommage aux soignants décédés devait être rendu sous forme d'un deuil national, comme en Italie ou en Espagne. J'ai l'impression qu'en France, on ignore les victimes et on mélange les choses." Plus encore, "il est hors de question que nos dirigeants s'en sortent avec les honneurs", prévient-elle.

"Manque de considération des soignants"

La veuve d'Éric Loupiac sera néanmoins à Paris, mardi, pour défiler de la place de la République à celle de la Bastille. Elle entend ainsi dénoncer l'attitude du gouvernement vis-à-vis du monde hospitalier et "le manque de considération des soignants de la part de nos dirigeants". 

"Le combat" qu'elle veut mener pour la "mémoire" de son mari se matérialise également par une plainte, qui sera "déposée d'un jour à l'autre" pour mise en danger de la vie d'autrui. "J'attends des explications de ce qui s'est passé dans cette crise. Il y a beaucoup de coupables, j'ai énormément de preuves", avance-t-elle. Claire Loupiac veut en tout cas qu'une "crise comme ça" ne "recommence" pas : "C'est la crise de trop et mon mari en est malheureusement la victime."