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La Chine qualifie de «grave provocation» les primaires de l'opposition à Hongkong

La Chine estime que certaines promesses de campagne des candidats pro-démocratie pourraient avoir enfreint la nouvelle loi sur la sécurité nationale imposée au territoire

La ligne pour voter aux primaires à Hongkong, dimanche 12 juillet 2020. — © REUTERS /Lam Yik
La ligne pour voter aux primaires à Hongkong, dimanche 12 juillet 2020. — © REUTERS /Lam Yik

Le Bureau de liaison chinois, l'organe du pouvoir central chinois à Hongkong, a qualifié lundi soir les primaires organisées à Hongkong par les partis du camp pro-démocratie de «grave provocation à l'égard du système électoral actuel».

Plus de 600 000 Hongkongais ont pris part ce week-end à ce scrutin non officiel, en dépit des mises en garde des autorités selon lesquelles il pourrait être en violation de la nouvelle loi sur la sécurité par Pékin.

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Cette élection était organisée par le camp pro-démocratie pour désigner les candidats qui se présenteront en septembre pour briguer des sièges au sein du Conseil législatif (LegCo), le parlement local. Les parties pro-démocratie espèrent que la colère d'une partie de la population de Hongkong à l'encontre du régime chinois leur permettra d'obtenir la majorité du parlement qui a toujours été favorable à Pékin.

Une violation de la nouvelle législation, selon la Chine

Dans son communiqué, le Bureau de liaison a souligné que faire campagne pour prendre le contrôle du Conseil législatif constitue en soi une violation de la nouvelle législation. «Cela pourrait violer l'article 22 de la loi de sécurité nationale ainsi que d'autres règlements électoraux locaux», selon le Bureau de liaison.

Cet article vise à réprimer la «subversion du pouvoir étatique». Il proscrit toute «ingérence et obstructions sérieuses» à l'encontre du gouvernement central chinois et du gouvernement local hongkongais ainsi que toute action susceptible de les rendre «dans l'incapacité d'exercer leurs fonctions normalement».

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Le contenu de ce texte a été gardé secret jusqu'à sa promulgation le 30 juin. Le parlement local, n'a pas eu son mot à dire.

Cette loi de Pékin vise à réprimer la subversion, la sécession, le terrorisme et la collusion avec les forces étrangères. Ces faits sont passibles de la prison à perpétuité. Le contenu de cette loi, très vague, comme le fait d'encourager la haine à l'encontre du gouvernement chinois, laisse une large place à l'interprétation et a fait naître un climat de crainte à travers le territoire où les habitants avaient pour l'habitude de s'exprimer librement.