À l’heure où les reconfinements se multiplient dans le monde, les messages d’alerte sont nombreux en France face à des indicateurs à l’orange. Y compris en Bretagne.
Les situations s’enchaînent et se ressemblent. Les « reconfinements » plus ou moins stricts continuent à se multiplier sur tous les continents face à des hausses de cas confirmés. Philippines, Colombie et Maroc font partie des pays concernés ces derniers jours.
Les rassemblements de plusieurs milliers de personnes pour un concert niçois ou pour des fêtes organisées sans l’accord des autorités sont venus accroître les inquiétudes, au cours du week-end. Dans un contexte de vacances propice à un risque plus élevé de contamination, le relâchement vis-à-vis des gestes barrières et les mouvements de population estivaux font craindre l’émergence d’un foyer de contamination.
Autre motif de vigilance : les statistiques de SOS Médecins, vers lesquels de nombreux malades se tournent lorsqu’ils présentent des symptômes de Covid-19. Entre le 8 et le 11 juillet, dates des dernières données disponibles, plus de 300 actes ont été réalisés pour suspicion de Covid. Ce seuil n’avait pas été franchi depuis la fin mai. La part reste modérée, mais en hausse par rapport à juin.
En Bretagne, la hausse est plus marquée : plus d’une trentaine d’actes ont été enregistrés le 11 juillet, soit 8 % des interventions. C’est le taux le plus élevé observé depuis le mois d’avril.
Ces tendances ne se retrouvent pas dans les hospitalisations. Ce qui n’efface pas les craintes : l’une des difficultés majeures réside dans le décalage entre une diffusion large et l’apparition des premiers pics de consultations.
À la date du 8 juillet, 333 « clusters » avaient été identifiés en un mois, sur l’ensemble de la France. Leur nombre hebdomadaire est stable, mais certains cas particuliers inquiètent, comme en Guyane, à Mayotte, ainsi qu’en Mayenne. Dans ce département, six « clusters » ont été identifiés, dont un dit « communautaire » : il n’est plus limité à un lieu ou à un groupe de personnes en contact rapproché.
La situation mayennaise « témoigne du fort potentiel évolutif qui demeure quand le virus continue de circuler et que les conditions de transmission sont favorables », résume Santé publique France. L’agence nationale de santé cite « l’expérience récente de plusieurs pays européens » ayant montré que « des clusters de cette nature peuvent aboutir à des situations insuffisamment contrôlées », qui peuvent mener à un reconfinement.
Dans son dernier bilan épidémiologique du 10 juillet, Santé publique France pointait un taux de reproduction du virus R au-dessus du seuil 1. Soit, de façon concrète, une tendance à la hausse de l’épidémie, bien que la circulation virale se maintienne « à un niveau bas ». Ce constat concernait la semaine du 29 juin au 5 juillet, dans un contexte où la situation peut évoluer rapidement.
Les Pays-de-la-Loire, la Nouvelle-Aquitaine et Provence-Alpes-Côte-d’Azur affichaient les taux les plus élevés. En Bretagne, le seuil est dépassé, bien que « non significativement ».