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Gustav Klimt en 2 minutes

En bref

Artiste phare du symbolisme viennois, Gustav Klimt (1862–1918) est mondialement connu pour ses compositions précieuses où l’or domine. Dans le sillage de l’Art nouveau, son œuvre est puissamment décorative. Il a été l’un des fondateurs du mouvement sécessionniste, créé dans le but de faire rayonner l’art autrichien sur la scène internationale. Personnalité profondément originale, Klimt a suscité en son temps des réactions contrastées en raison de l’érotisme de ses compositions où vie et mort s’entremêlent.

Gustav Klimt en 1913
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Gustav Klimt en 1913

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© Granger / Bridgeman Images

Il a dit

« Tout l’art est érotique. »

Sa vie

Né près de Vienne, Gustav Klimt est le fils d’un orfèvre. Il suit des études artistiques à l’École des arts et métiers de Vienne puis fait ses débuts dans la décoration, en participant notamment au  décor de la cour du Kunsthistorisches Museum de Vienne. En 1883, il crée un atelier avec son frère, orfèvre ciseleur de son état. À cette époque, Klimt contribue à de nombreux chantiers de décoration de villas bourgeoises. À la fin de cette décennie, il conquiert son autonomie et il gagne une reconnaissance officielle. Sa réputation de peintre décorateur est pleinement assurée.

Gustav Klimt est un artiste engagé. Il veut participer à la promotion de l’art moderne et, surtout, trouver son style personnel, loin de tout académisme. Il rencontre Emilie Flöge, qui devient sa compagne, et se rapproche des cercles symbolistes viennois. Bien que sa réputation d’artiste décorateur lui vaille d’importantes commandes, il s’engage dans le groupe des sécessionnistes en 1887 et il participe à la revue Ver Sacrum. Klimt devient président de cette association qui souhaite encourager la promotion de l’art viennois sur le plan international. L’artiste milite pour faire tomber la barrière qui sépare les arts dits majeurs des arts décoratifs.

Au sein de la Sécession viennoise, l’art de Klimt rayonne. Il devient le visage de l’Art nouveau autrichien, et il remet la mythologie à l’honneur au travers de grandes compositions innovantes. En incluant l’or comme couleur majeure, il emprunte la technique d’orfèvre des précieuses mosaïques byzantines. En 1902, il réalise l’une de ses compositions majeures : la Frise Beethoven, présentée lors de la 14e exposition de la Sécession.

Dans l’esprit du wagnérisme, Klimt ambitionne de réaliser une œuvre d’art total, unissant peinture, architecture et musique. Bien que critiqué, son art touche une immense audience dans le monde de l’art moderne. Il devient le mentor du peintre Egon Schiele. À la fin de sa carrière, Gustav Klimt s’éloigne du décoratif pour s’intéresser aux avant-gardes, au fauvisme notamment. Il rompt avec la Sécession viennoise mais obtient de grandes commandes de portraits bourgeois qui assoient sa renommée. Reconnu membre honoraire de l’Académie des beaux-arts de Vienne en 1917, il s’éteint en 1918, probablement d’une congestion cérébrale. Il laisse une œuvre prodigieuse et pléthorique, comptant d’importants décors et des milliers de dessins.

Ses œuvres clés

Gustav Klimt, Frise Beethoven
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Gustav Klimt, Frise Beethoven, 1902–1903

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Peinture, craie, résine, graphite, feuille d’or, plâtre • 341 × 220 cm • Coll. palais de la Sécession, Vienne • © akg-images

Frise Beethoven, les Forces du mal et les trois Gorgones, 1902–1903

En 1902, le paganisme érotico-mystique de la Frise Beethoven pour le Palais de la Sécession de Vienne (dont Klimt a été l’un des fondateurs) suscite un scandale. L’artiste ambitionne alors de réaliser une œuvre d’art total. Sa grande fresque fait revivre des figures de la mythologie pour décorer le monument édifié par Josef Hoffmann à la mémoire du célèbre compositeur. Dans cette partie, Klimt représente la souffrance de l’humanité, à commencer par la maladie. Selon sa conception, seul l’art peut sauver l’humanité et la conduire à la connaissance du bonheur. Il représente la victoire de la vie sur la puissance de mort.

Gustav Klimt, Espoir II
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Gustav Klimt, Espoir II, 1907

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Huile, or et platine sur toile • 110 × 110 cm • Coll. MoMA, New York • © Granger / Bridgeman Images

L’Espoir, 1907

Dans un vocabulaire décoratif qui est devenu sa signature, Klimt représente ici une femme enceinte, de profil : un sujet relativement rare dans l’iconographie occidentale. Incarnation de l’amour charnel, elle est aussi une allégorie de la fécondité. C’est l’un des sujets de prédilection de Klimt : le cycle de la vie, sans cesse renaissante. Comme à son habitude, l’artiste n’hésite pas à érotiser la figure féminine, représentée ici comme l’expression de la plénitude du bonheur physique.

Gustav Klimt, Le Baiser
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Gustav Klimt, Le Baiser, 1908 – 1909

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Huile sur toile, feuille d’or • 180 × 180 cm • Coll. Osterreichische Galerie Belvedere, Vienne • © Leemage

Le Baiser, 1908

Le Baiser, qui appartient au Cycle d’or de Gustav Klimt, est l’une des œuvres les plus célèbres de l’Art nouveau viennois, si ce n’est du XXe siècle. Les millions de produits dérivés à son effigie en témoignent… Elle représente un homme et une femme, intimement enlacés, dans un décor quasi abstrait qui se singularise par sa couleur or. Cette œuvre est le symbole de l’harmonie amoureuse, fragile et éternelle.

Par • le 30 avril 2018

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