La Bretagne innove pour l'énergie

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En matière d'énergie, la Bretagne constitue une terre de paradoxes. À la fois peu autonome, avec seulement 10,9 % de l'énergie consommée produite sur son propre territoire (source : Observatoire de l'énergie et des gaz à effet de serre en Bretagne), elle reste pourtant une des mieux dotées en matière de renouvelable, puisque 75% de l'électricité y est produite grâce à des installations EnR (source : RTE). Pour résoudre les problématiques inhérentes à la transition énergétique sur ce territoire, les acteurs du secteur regorgent donc de créativité.

Voici trois projets représentatifs de cette dynamique :

Des débuts… en Vendée

Dès 2013, la Bretagne accueillait un des plus grands démonstrateurs de réseau électrique intelligent. Les chiffres expriment bien l'ampleur de ce projet, un des rares à concerner l'ensemble de la chaîne énergétique (du producteur au consommateur) : en un peu plus de cinq ans, les acteurs de Smart Grid Vendée ont déployé des solutions pour 120 bâtiments publics, 1 000 points lumineux, 37 centrales photovoltaïques ou 7 usines d'eau potable.

L'objectif était de tester la flexibilité du réseau à grande échelle et de mesurer la capacité des sites à s'adapter en fonction des conditions de production et de la demande. Le tout à l'échelle d'un département. Piloté par le Syndicat d'énergie et d'équipement de la Vendée (SyDEV) et Enedis, Smart Grid Vendée a livré son verdict en 2018, avec des enseignements particulièrement riches concernant la gestion prédictive du réseau, le raccordement intelligent des EnR (un raccordement simplifié, en échange d'une plus grande flexibilité dans la production), mais aussi sur les bénéfices générés par un pilotage à distance des infrastructures communales (de 1 à 10% d'énergie en moins).

Ce travail, comme celui réalisé sur le démonstrateur Solenn à Lorient, fait office de précurseur et a trouvé son prolongement dans certains travaux du programme SMILE qui vise à accompagner le déploiement de projets en faveur de la transition énergétique en Bretagne et en Pays de la Loire.

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Un microgrid aux Glénan

Le projet est ambitieux : faire de l'île de Saint-Nicolas des Glénan un archipel alimenté à 100% par les énergies renouvelables à l'horizon 2021. Une vitrine et un modèle à suivre dans ce territoire qui compte bon nombre de terres isolées de ce type, hors du réseau et donc soumises à l'enjeu crucial de leur autonomie énergétique.

Dans le cas des Glénan, île peu peuplée mais dont la fréquentation peut monter à 3 000 personnes en été, la transition a commencé avec l'installation d'une éolienne de 15 kW en 1992, puis de 160 panneaux photovoltaïques d'une puissance de 15 kWc en 2010. Ces infrastructures censées palier le groupe électrogène qui alimente l'île depuis le milieu des années 1970 ont servi de socle au nouveau projet. En 2019, Les bâtiments communaux se sont vus équipés de 142 m2 de panneaux solaires en toiture, tandis que l'éolienne a été reprogrammée pour passer à une puissance de 20kW.

S'ajoutent à cela un parc de stockage d'une centaine de batteries et un système de prévision météorologique (le « Skyscope ») afin d'anticiper la production, mais surtout de la faire correspondre au mieux avec la consommation au quotidien. D'autres îles, comme Houat et Hoëdic, expérimentent aussi des solutions de sécurisation du réseau.

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Finistère Smart Connect, premier département intelligent ?

C'est une première en France à l'échelle départementale : le projet Finistère Smart Connect porté par le Syndicat départemental d'énergie et d'équipement du Finistère (SDEF) Eiffage Énergie Systèmes, Sensing Vision, Dolmen et Qwant, vise à piloter certaines infrastructures publiques (éclairage, distribution d'eau, collecte des déchets, etc.) grâce à un réseau connecté. Entamé sur l'île d'Ouessant dès 2016, le smart grid va désormais être expérimenté sur la communauté de communes du Pays d'Iroise.

Pour Emmanuel Quéré, directeur adjoint du SDEF, « cette première phase doit permettre de valider les différents usages. Ensuite, libre aux élus d'intégrer le projet et de choisir quels services ils souhaitent déployer. On sait d'ores et déjà qu'il y a un intérêt très fort sur les questions d'éclairage public et de suivi du stationnement. » Dès l'automne, 50 conteneurs à déchets, 500 compteurs d'eau, 395 armoires d'éclairage public et 7 à 8 bâtiments de la collectivité seront connectés dans les 19 communes concernées. En attendant un déploiement sur tout le département (à l'exception de la métropole de Brest) d'ici 2021.