Depuis 2017, le développeur de jeu Ubisoft, des chercheurs de l’université australienne Macquarie et le service “art et culture” de Google recourent à l’intelligence artificielle pour comprendre et décrypter l’écriture des pharaons.

Pour cela, l’équipe a eu recours à l’apprentissage automatique : elle a entraîné un outil à la lecture de textes vieux de plusieurs millénaires, en lui soumettant quelque 80 000 hiéroglyphes, explique The Hindu. Cela a permis de développer Fabricius, un système capable de déchiffrer ces dessins et qui propose une “approche ludique et pédagogique pour apprendre à les tracer et à les lire”, rapporte BBC News. Cette fonctionnalité permet également aux utilisateurs de “traduire leurs propres mots et émojis en écriture hiéroglyphique”.

Premier outil de traduction de hiéroglyphes en ligne par apprentissage automatique, Fabricius fonctionne selon trois axes : apprendre, jouer et travailler. Dans un premier temps, il ne sera disponible qu’en anglais et en arabe, souligne BBC News, mais devrait “s’améliorer avec le temps”, à mesure que le nombre d’utilisateurs augmentera.

Apprendre et jouer

“Ludique et pédagogique”, Fabricius propose dans sa partie “Learn” (apprendre) de s’entraîner à tracer les hiéroglyphes, à les comprendre, à les identifier, à définir le message et à le traduire. Le tout en s’appuyant sur l’histoire de l’Égypte ancienne pour appréhender la philosophie de ces symboles.

La seconde partie “Play” (jouer) consiste à envoyer des messages à ses amis en utilisant des hiéroglyphes. L’outil propose même de traduire des émojis. L’ensemble du message est ensuite séquencé en hiéroglyphes et transmis façon carte postale numérique.

Le dernier volet, “Work” est destiné aux chercheurs, égyptologues, anthropologues et historiens, invités à enrichir l’outil.

Un premier pas

S’il salue l’initiative, le Dr Roland Enmarch, maître de conférences en égyptologie à l’université de Liverpool, émet des réserves. Comme il l’explique à la BBC :

Bien qu’impressionnant, [l’outil] n’est pas encore au point de pouvoir remplacer un expert hautement qualifié dans la lecture des inscriptions anciennes.”

En effet, le hiéroglyphe étant dessiné à la main, “le niveau de détail pictural” varie “énormément” selon l’époque et les peintres ou sculpteurs. “Il n’en reste pas moins que c’est un premier pas”, conclut l’expert.