“Personne. Femme. Homme. Caméra. Télé.” Donald Trump est capable de retenir et de dire ces cinq mots dans l’ordre, et il en est particulièrement fier. Car selon lui, sa dernière qualification professionnelle en date est “de ne pas être atteint de démence”, souligne Peggy Drexler dans une chronique publiée par CNN.

La psychologue fait notamment référence à l’interview accordée par le président américain dimanche 19 juillet à Fox News, dans laquelle il s’est targué d’avoir passé le Montreal Cognitive Assessment Test, un test de dépistage des pertes de mémoire ou de la démence précoce. Selon lui, il aurait répondu correctement aux 35 questions de cet examen et son adversaire démocrate à la présidentielle de novembre, Joe Biden, en serait incapable.

Comme on peut le voir dans la vidéo ci-dessous, le locataire de la Maison-Blanche s’est à nouveau vanté d’avoir passé ce test, dont les dernières questions sont “très difficiles” selon lui, lors d’une interview avec Marc Siegel, analyste médical pour Fox News, diffusée mercredi 22 juillet.

Ce test est-il une épreuve insurmontable ? Pour Peggy Drexler, c’est loin d’être le cas. Le Montreal Cognitive Assessment Test comprend des tâches simples telles qu’“identifier des animaux et dessiner une horloge” et ne détermine “rien d’autre que le fait que le candidat ne souffre pas d’un léger dysfonctionnement cognitif”. Conçu “comme un test de dépistage rapide”, il prend dix minutes et “n’est pas censé être difficile”, sauf “si vous êtes atteint de démence”.

Et s’il repassait l’examen d’entrée à l’université ?

Le test passé par Trump est du niveau “d’un élève moyen de CM2et “ne devrait donc pas être utilisé (ou cité) comme un moyen de déterminer sa capacité à agir en tant qu’adulte, sans parler de son rôle de président des États-Unis d’Amérique”, ajoute Drexler.

Pour la psychologue, d’autres tests seraient “bien plus éclairants sur les capacités du président”. Elle cite ainsi le SAT, un examen d’admission aux universités américaines. Cela serait d’autant plus intéressant que, comme l’affirme Mary Trump, nièce du président américain, dans son nouveau livre, Trump aurait dans sa jeunesse “payé quelqu’un pour le passer”.

Drexler suggère également le test Myers-Briggs, un test de personnalité souvent utilisé par les entreprises pour déterminer les forces et les faiblesses des employés. Il a un seul défaut selon elle :

Il n’y a pas de ‘meilleur’ score au Myers-Briggs, et que devient Trump s’il ne peut pas être le meilleur (autoproclamé) dans n’importe quel contexte ?”

Il reste toutefois une autre façon pour Trump de prouver ses capacités de président. D’après la psychologue, qui ne cache guère ce qu’elle pense du président américain, le locataire de la Maison-Blanche pourrait “agir avec compétence”, en gérant par exemple une crise sanitaire avec un minimum “de sens de l’autorité ou de la compassion”. Ce qui est loin d’être gagné.