Emanuele Coccia, philosophe de la métamorphose : épisode • 43/82 du podcast Profession philosophe

Le philosophe Emanuele Coccia ©Radio France
Le philosophe Emanuele Coccia ©Radio France
Le philosophe Emanuele Coccia ©Radio France
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Adolescent, Emanuele Coccia n’a pas appris le grec et le latin mais la botanique. Bouleversé par Nietzsche, il découvre la philo et un amour sans fin de la connaissance. Sous l’égide du philosophe Lamarck, il se passionne pour la métaphysique du mélange : toute forme de vie est un étrange bricolage.

Avec
  • Emanuele Coccia Philosophe, maître de conférences à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS)

Les Chemins de la philosophie du vendredi vous emmènent chaque semaine à la rencontre de ceux qui ont fait de la philosophie leur métier.   

La philosophie est-elle une vocation ? Comment viennent les  idées ? Comment se fabrique un concept ? À quoi ressemble l'atelier du  philosophe ? Et quel rôle le philosophe doit-il jouer dans la cité ?

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L'invité du jour :

Emanuele Coccia, philosophe, maître de conférences à l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS)

Espèces en métamorphose

Jean-Baptiste Lamarck est l’un des premiers à avoir pensé la vie des espèces comme une vie qui passe de forme à forme, toute espèce est capable de se métamorphoser. Ce qui est beau chez Lamarck et le différencie de Darwin c’est qu’il y a une lecture morale de la transformation des espèces et des êtres… Toute forme animale est le résultat d’une volonté, d’un investissement moral, toute forme de vie serait la traduction physique et morphologique d’un ethos, ce qui fait de sa vision de la nature quelque chose d’extraordinaire. Darwin et Lamarck nous ont dit que toute espèce est un bricolage, des formes de vie en travaux qui ne correspondent pas à une substance. Aujourd’hui, on a tendance à rigidifier les espèces, on a oublié que toute espèce naturelle c’est un bricolage éphémère en perpétuelle métamorphose à partir de formes qui nous ont précédés.      
Emanuele Coccia

La philosophie, la voie de la passion

Ma mère, dans un acte de féminisme inconscient mais noble, a envoyé ma sœur dans le lycée catholique privé local, où on apprenait le grec et le latin, mais elle désirait que mon frère jumeau et moi, nous apprenions un métier. Je me suis retrouvé dans un lycée agricole à la campagne où j’ai appris, au lieu du grec et du latin, la botanique, l’entomologie. Cette expérience a compté pour moi parce que je me suis toujours considéré comme quelqu’un qui n’appartenait pas à la communauté des savants, mais comme d’un autre côté j’ai appris plus tard le grec et le latin en autodidacte, mon rapport au savoir que je voulais vraiment acquérir est passé par un désir personnel…      
Emanuele Coccia

Sons diffusés :

  • Chanson du début d'émission : Irène Drésel, Veil
  • Coup de fil à Gilles Clément, jardinier, paysagiste, botaniste, entomologiste, biologiste et écrivain
  • Archive du philosophe Giorgio Agamben, émission À voix nue, France Culture, 14/01/1998
  • Chanson de Plastikman, Konception
  • Extrait du film Quand je serai dictateur, de Yaël André, 2013
  • Extrait de journal TV sur l'Amazonie, LCI, 23/08/2019
  • Chanson de Robert Miles, Children

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