«Justice pour Julie» : la jeune femme qui accuse des pompiers de Paris de viols a tenté de se suicider

Julie a dénoncé des viols commis par une vingtaine de pompiers quand elle avait entre 13 et 15 ans. Un an après la requalification des motifs de poursuite en «atteinte sexuelle en réunion», la jeune femme a tenté de mettre fin à ses jours.

 Le 4 novembre 2018. Julie (prénom d’emprunt) avait entre 13 et 15 ans au moment des faits. (Archives).
Le 4 novembre 2018. Julie (prénom d’emprunt) avait entre 13 et 15 ans au moment des faits. (Archives). LP/Philippe Lavieille

    Hashtag Justice pour Julie. Près de 30 000 tweets évoquaient ce jeudi le destin de Julie*, 25, ans qui a dénoncé d'innombrables viols, commis entre ses 13 et ses 15 ans, par 22 hommes de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris (BSPP), et ce alors qu'elle prenait un lourd traitement médical. La raison de cette mobilisation? L'annonce faite par des militantes féministes de la tentative de suicide de la jeune femme mardi soir. Un geste confirmé par sa mère, contactée par le Parisien. Dans la foulée, elles ont créé ce hashtag qui a tout de suite connu un succès incroyable. Et pour cause : beaucoup de gens ne connaissaient pas l'histoire dramatique de Julie.

    « Mardi soir, elle a avalé plusieurs boîtes de médicaments pour mettre fin à sa souffrance par moment insupportable. On s'en est aperçu et nous l'avons conduite à l'hôpital où elle a été immédiatement prise en charge », confie sa maman, toujours à ses côtés. « Elle est tombée dans le coma quelques heures après la prise de médicaments. Son état s'est détérioré et à elle a dû être intubée en service de réanimation », précise cette mère courage qui se fait le porte-voix de sa fille qui, elle, attend qu'on lui rende justice depuis 10 ans.

    « Elle est sortie du coma »

    Julie va mieux ce jeudi, nous confie cependant Corinne. « Elle est sortie du coma hier soir. Elle récupère doucement », nous raconte, soulagée, sa maman. « Julie est toujours très fragilisée par son état de stress post-traumatique lié aux nombreux viols qu'elle a subis entre ses 13 et 15 ans », rappelle encore la maman.

    Il y a un an jour pour jour, la jeune femme avait appris, au terme d'une enquête qui a traîné près de neuf ans, que les trois militaires initialement poursuivis pour viol aggravé seraient finalement jugés devant un tribunal correctionnel pour atteinte sexuelle en réunion. Julie et ses avocats avaient fait appel de cette décision.

    Ce délit est passible d'un maximum de dix ans de prison, soit moitié moins que la peine encourue aux assises. « C'est une aberration, un déni de justice, elle est en larmes », expliquait il y a un an sa mère, elle-même « bouleversée », dans nos colonnes.

    Le calendrier est venu lui rappeler que le 24 septembre, à la cour d'appel de Versailles, se tiendra l'audience d'appel de cette décision. « Julie y sera présente et accompagnée par nous sa famille et ses avocats : maîtres Joseph Cohen et Jean Tamalet », nous a confirmé Corinne, qui promet de continuer son combat pour rendre justice à sa fille jusqu'au bout. Elle a d'ailleurs lancé une pétition pour la soutenir. Elle a déjà obtenu plus de 157 000 signatures.

    *Son prénom a été modifié