Un puissant séisme de magnitude 6,3 s'est produit lundi dans le nord du Chili, pays frappé en 2010 par un tremblement de terre meurtrier, a annoncé l'Institut de géophysique américain (USGS).

Un puissant séisme de magnitude 6,3 s'est produit lundi dans le nord du Chili, pays frappé en 2010 par un tremblement de terre meurtrier, a annoncé l'Institut de géophysique américain (USGS).

L'Express

Décidément le confinement de la population mondiale lié à la pandémie du Covid-19 aura eu des effets indirects surprenants. Les scientifiques parlent des plusieurs mois "d'anthropause". Durant cette période, ils ont, par exemple, constaté la réduction drastique des émissions de dioxyde de carbone dans l'atmosphère ce qui a montré que la courbe du réchauffement climatique n'est pas une fatalité. De même, au cours de ce premier semestre 2020, l'homme étant "prisonnier chez lui", nous avons assisté à la réappropriation des certains espaces par la faune et la flore, même en ville. Aujourd'hui, une équipe internationale de chercheurs coordonnés par l'Observatoire Royal de Belgique à laquelle ont participé, l'Institut de recherche pour le développement (IRD), l'Institut de physique du globe de Paris (IPGP) ou encore l'université de Strasbourg, révèle dans la revue Nature que les mesures de confinement ont entraîné une réduction de 50 à 80% du bruit sismique dans le monde ! "Ce que l'on entend par bruit sismique ce sont les amplitudes de vibrations du sol d'origine humaine à l'instar des transports (train, voiture, etc.), des activités de constructions ou encore l'exploitation minière", précise Corentin Caudron, volcano-sismologue de l'IRD au sein de l'institut de la Terre (ISTerre-UGA/CNRS/IRD/Université Savoie-Mont-Blanc / Université Gustave-Eiffel).

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Un réseau de milliers de sismomètres

Pour mesurer la sismicité, les chercheurs bénéficient de milliers de stations de surveillance réparties un peu partout à travers le monde. L'idée a donc consisté à collecter les données de 300 d'entre elles,à les traiter et à les analyser dans le but de mesurer le silence de la Terre. Au total, la coopération a réuni 76 sismologues de 66 institutions dans 27 pays différents. "Traditionnellement, les sismomètres servent à mesurer les ondes sismiques issues des tremblements de Terre, à surveiller l'activité des volcans actifs etc., reprend Corentin Caudron. Mais là, nous nous sommes focalisés sur une bande de fréquences bien précise, celle des bruits anthropiques." Avant d'ajouter : "Lorsque nous avons réuni l'ensemble des résultats à l'université d'Uccle (Belgique), cela a été une réelle surprise de constater à quel point les activités humaines ont un impact sur le sous-sol de la planète." Le premier enseignement, avec en moyenne une réduction de 50% de ce bruit, est que les terriens ont bien respecté les mesures de confinement prisent par leurs gouvernements.

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Ensuite, les scientifiques ont profité de ce silence exceptionnel pour améliorer leurs connaissances des entrailles de notre planète. Par exemple, en affinant les seuils de détection des tremblements de Terre ou encore mieux connaître les réseaux de failles qui peuvent être à l'origine des séismes.

La "vague" du confinement

Enfin, rétrospectivement, le travail des sismologues, a permis de retracer le déplacement de la "vague" du confinement au fur et à mesure de l'évolution de la pandémie : d'abord en Chine, puis en Europe (Italie, puis France et Espagne) et dans le reste du monde. "On constate une corrélation entre la baisse du bruit sismique et les données issues des applications de cartographie sur les téléphones portables", explique Corentin Caudron. Demain, dans le cadre d'un reconfinement, même partiel, les milliers de sismomètres pourront donc servir d'indicateur pour suivre l'activité humaine en temps réel et donc, l'évolution géographique de la pandémie. Notamment dans les grandes villes. Entre janvier et mai Pékin, Taïpei, Hong Kong, Milan, Florence, New York, Boston, Lisbonne, Montréal et Paris sont les zones urbaines où les baisses du bruit sismique ont été les plus significatives. "On a amélioré nos réseaux de surveillance, conclut Corentin Caudron. Pour mieux connaître les mouvements du sol sur lequel nous marchons."

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