Un homme, âgé de 48 ans, ex-directeur de la police municipale de Roubaix (Nord), a été condamné mardi 28 juillet par le tribunal judiciaire de Douai à un an de prison avec sursis pour des violences commises sur trois anciennes compagnes, relaie l'AFP, informée par une source judiciaire, et reprise notamment par 20 Minutes.

Contrairement à ce que le prévenu avait demandé, cette condamnation sera bien inscrite dans son casier judiciaire, a-t-on précisé de même source.

Trois anciennes compagnes considérées victimes 

Une seule de ses ex-conjointes avait porté plainte pour violences physiques et psychologiques, commises entre octobre 2016 et janvier 2018, mais l'ancien officier de gendarmerie était poursuivit pour des "violences sans incapacité" sur quatre femmes qui avaient partagé sa vie entre 2013 et janvier 2018.

Les trois autres étaient "citées comme témoins mais considérées par le parquet comme des victimes", éclaire Me Dugast, l'avocate de la seule plaignante, auprès de l'AFP, et citée par 20 minutes.

Le tribunal l'a finalement déclaré coupable pour des faits de violences commis sur trois de ces femmes, mais l'a relaxé pour ceux dénoncés par la quatrième.

Des violences physiques et psychologiques

"Ma cliente a été victime de violences physiques et psychologiques, déclare Me Dugast, toujours à l'AFP. Nous avions des échanges de SMS dans laquelle il reconnaissait des violences, des tirages de cheveux, des gifles, insultes..." Pourtant, à l'audience, le prévenu a tout contesté. D'après la Voix du Nord, il n'aurait reconnu qu'une gifle.

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Gifle, tirages de cheveux : un certificat médical apporté au procès par la plaignante prouve la "chronicité évidente des violences", selon les termes de son avocate. Violences qui ont eu un "retentissement psychologique majeur" sur sa cliente.

Engagé dans la lutte contre les violences faites aux femmes

Il avait décroché le poste de directeur de la police municipale de Roubaix en novembre 2016, et démissionné à l'été 2019. Avant cela, comme en témoigne un communiqué publié en 2017 par la mairie de Roubaix et déterré par 20 minutes, il avait commandé l'escadron départemental de sécurité routière du Nord, aussi une compagnie de gendarmerie départementale à la Réunion. C'est à la Réunion qu'il avait monté une unité de lutte contre les violences faites aux femmes.

Là-bas, j’ai vu des femmes avec la gueule défoncée. Tu vas pas chialer pour une baffounette…

"Il en faisait état régulièrement à ma cliente", informe l'avocate. Puis se permettait, toujours d'après l'avocate, de lui dire "qu'il avait vu des femmes battues et que ce n'était pas parce qu'elle prenait quelques gifles qu'elle était une femme battue."

Et à La Voix du Nord de retranscrire précisément la phrase qu'il aurait prononcé, citée par l'avocate à l'audience : "Là-bas, j’ai vu des femmes avec la gueule défoncée. Tu vas pas chialer pour une baffounette…".