Mazarine Pingeot fustige les nouvelles féministes et leur « morale de la haine »

VIDÉO. Dans une tribune au « Monde », la romancière dénonce le règne de « la vengeance » et de « la délation » en pointant du doigt une forme de nouveau maccarthysme.

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Temps de lecture : 2 min

Elle ne se reconnaît pas dans les dérives du féminisme et tient à le faire savoir, quitte à ruer dans les brancards. Dans une tribune publiée dans Le Monde, la fille du président François Mitterrand n'y va pas par quatre chemins en utilisant des formules chocs pour dénoncer ces nouveaux courants – sans les nommer – qui donnent des leçons de morale expéditives en détruisant « psychiquement et socialement » leurs cibles sur la place publique.

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Dans un leitmotiv, Mazarine se dit envahie par « un mortel ennui » en voyant « une certaine jeunesse sans désir mais pleine de colère, ces jeunes femmes mieux loties que leurs mères et leurs grands-mères, qui ont mené la lutte pour elle ». Elle ironise sur celles qui « se sentent insultées quand un homme, de sa violence ancestrale, ose un compliment »… « Certaines appellent ça un viol, au mépris de celles qui en ont vraiment été victimes », ajoute-t-elle en fustigeant « la victoire d'extrémistes de la médiocrité au nom de l'éthique, discréditant les combats féministes ».

Lire aussi Nelly Garnier : « Ma vision du féminisme n'est pas celle d'Alice Coffin »

« Qu'est-ce qu'une morale adossée à la haine ? » interroge cette professeure de philosophie, appelant plutôt à un combat politique rationnel et méthodique afin d'éviter d'instaurer « un nouvel ordre moral ». « Aujourd'hui, les femmes sont assez puissantes pour mener ce combat politique, affirme-t-elle. Pourquoi s'en tiendraient-elles à occuper la seule place du ressentiment et de la vengeance, de la délation et de la vindicte ? Est-ce cela, la place naturelle de la femme ? » Selon la romancière, les nouveaux combats ne manquent pas : excision, lapidation, exploitation des femmes, autant de causes qui méritent un front uni.

« Les médiocres et les frustrés »

Elle regrette que les cibles de « ces enivrés de haine » soient systématiquement des personnes « masculines, blanches et d'un certain âge, n'importe qui fera l'affaire », au détriment de toute réflexion. Et clame son dégoût devant ces « nouveaux maccarthystes », « le règne de la bêtise, du mimétisme, de la libération des pulsions de haine et, pire que tout, de l'exaltation narcissique de croire appartenir à la morale ». « Ce mortel ennui, poursuit-elle, devant ce qui était l'arme des révolutionnaires – l'indignation – devenue la monnaie courante de tous les frustrés de la Terre, des médiocres, de ceux qui veulent exister mais qui n'ont d'autres moyens que de vomir des insultes, de confondre les plans, l'opinion, la justice, la rumeur, les faits… »

Pour finir, Mazarine Pingeot se dit inquiète des demains qui déchantent, dressant un tableau sombre, mais teinté d'humour, de ce qui pourrait nous attendre. « Pour les écrivains, on pourra toujours fournir un dictionnaire officiel des mots acceptables », ironise-t-elle. Dans l'art, elle propose « des tableaux respectant la parité homme, femme, Noir, Blanc, vieux, jeunes, handicapés, dans des champs de blé bio et des plants de tomates en permaculture ». Et de conclure : « Avant même de mourir du réchauffement climatique, nous risquons de mourir d'ennui… »

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Commentaires (96)

  • Marot88

    Quelle idée de défendre son père le grand
    florentin avec sa prostate il ne pouvait que séduire par le verbe contrairement à Chirac
    et DSK

  • ORDRE PUBLIC

    Pleine de bon sens Mazarine je suis entièrement d’accord avec ses propos.
    Les féministes pourrissent la vie !...

  • SIKKIM

    Le problème avec ces féministes extrémistes, c'est que ça tourne au terrorisme, avec la dérive grave qu'être accusé signifie être coupable : or, on peut être accusé d'une faute, d'un délit, d'un crime qu'on n'a pas commis.

    Seul le tribunal pourra clarifier si une faute a été commise ou non par l'accusé.

    Ces femmes extrémistes devraient être attaquées en diffamation : je pense entre autres à Adèle HAENEL, qui a diffamé Roman POLANSKI fin 2019 et début 2020, alors qu'elle ne le connaît pas personnellement, jusqu'à faire des déclarations diffamatoires dans le New York Times pour lui nuire pour qu'il n'obtienne pas un César pour son dernier film "J'accuse'' (affaire Dreyfus) à la cérémonie du 28 février 2020.

    Or, l'actrice Adèle HAENEL était elle-même en compétition et en concurrence avec le film''Portrait d'une jeune fille en feu" de Céline SCIAMMA : donc on ne peut pas exclure qu'Adèle HAENNEL ait organisé un coup monté avec des inventions et des diffamations contre POLANSKI, pour que le film dans lequel elle tournait, rafle tous les prix.