La plate-forme électronique Nasdaq a reconnu sa responsabilité jeudi dans sa panne sans précédent du 22 août, l'a qualifiant d'"inacceptable", tout en blâmant en partie son rival NYSE.

Le Nasdaq a connu jeudi 10 avril son plus gros gadin depuis novembre 2011.

afp.com/Emmanuel Dunand

Jeudi, le Nasdaq a enregistré sa pire séance depuis novembre 2011, chutant de plus de 3%. L'indice technologique de Wall Street, chahuté depuis mars, a ainsi perdu 7% depuis un plus haut le 5 mars. Un recul significatif puisque dans le même temps le S&P perdait beaucoup moins (-2%).

Publicité

"Les sociétés dont le cours a le plus baissé sont celles qui avaient les niveaux de valorisation les plus élevés", note Christian Parisot, d'Aurel BGC, interrogé par LExpansion.com. "On est entré dans une phase de correction de ces valeurs, que certains investisseurs jugent désormais excessives. D'où les prises de bénéfices de ces derniers jours, qui ne sont pas anodines."

Netflix, par exemple, a chuté de 23% en un mois, Twitter également, et Facebook de 15%. Amazon a perdu 14%, Yahoo 11%, LinkedIn 15%. Les sociétés qui sont le plus touchées sont celles qui valorisées sur des ratios (le "PE", qui mesure le multiple auquel se paie l'action par rapport à ses espoirs de rentabilité future) supérieurs à la moyenne, et proches de ceux qui avaient cours au moment de l'éclatement de la bulle internet. C'est le cas de Netflix, par exemple, ou encore de Twitter. Certaines valeurs plus industrielles, a contrario, résistent au mouvement de chute, telles que Apple, Microsoft, IBM, Qualcomm ou Cisco.

Pour autant, cela ne semble pas être symptomatique d'une bulle, et on est loin de la panique générale. ""Pour nous, c'est le signe d'une plus grande nervosité des investisseurs. Depuis quelques mois, la progression s'est faite sans progression parallèle des fondamentaux des entreprises, explique Christian Parisot. Et à court terme, on ne voit pas de redressement de ces fondamentaux."

La perte de confiance est venue d'abord du secteur des biotechnologies. Les indices spécialisés ont perdu environ 20% depuis fin mars. Le doute a commencé à s'installer sur la capacité de ces sociétés à vendre leurs produits, et l'engrenage s'est enclenché. Or, "quand les investisseurs commencent à examiner les survalorisations, ils regardent partout", analyse Christian Parisot.

Le secteur technologique a de plus bénéficié depuis longtemps d'un afflux de liquidités, qui menace de se tarir en lien avec le changement de politique de la banque centrale américaine, et les craintes sur la croissance aux Etats-Unis. Les investisseurs revoient leurs prises de risque.


Publicité