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Des élus américains craignent que TikTok ne soit utilisée pour interférer dans les élections

L’application, détenue par une entreprise chinoise, est, depuis plusieurs mois, au cœur d’une passe d’armes diplomatique entre Pékin et les Etats-Unis.

Le Monde avec AFP et Reuters

Publié le 29 juillet 2020 à 19h04, modifié le 29 juillet 2020 à 19h24

Temps de Lecture 3 min.

Cette application de partage de vidéos est aujourd’hui très populaire chez les adolescents.

Un groupe de sénateurs républicains américains de premier plan a demandé, mercredi 29 juillet, à l’administration de Donald Trump de se pencher sur l’application TikTok. Ils estiment que ce réseau social très populaire pourrait être utilisé pour interférer dans les élections présidentielles du 3 novembre prochain.

Le ministère du Trésor va faire « cette semaine » des recommandations à Donald Trump concernant d’éventuelles mesures à prendre, a annoncé le secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin. Evoquant ce sujet avant un déplacement au Texas, Donald Trump a dit « réfléchir à une décision ».

En effet, TikTok « fait l’objet d’une enquête du CFIUS », a ajouté M. Mnuchin. Le CFIUS (comité sur les investissements étrangers aux Etats-Unis) est une agence qui s’assure que les investissements étrangers ne présentent pas de risques pour la sécurité nationale.

Une plate-forme qui fait débat

Lancée il y a quatre ans, l’application TikTok est montée en puissance en 2019 et 2020. Ce réseau social, bien que dirigé par l’Américain Kevin Mayer, a pour maison mère une grande entreprise chinoise, ByteDance, située à Pékin. Il s’agit, en effet, de la version destinée au marché international de l’application Douyin, créée en Chine par ByteDance.

Cette application de partage de vidéos est aujourd’hui très populaire chez les adolescents. Selon la société App Annie, le réseau social compterait environ 800 millions d’utilisateurs actifs dans le monde.

TikTok se défend régulièrement de ses liens avec la Chine et le gouvernement chinois et a toujours nié partager ses données avec les autorités. Mais aux Etats-Unis et dans d’autres pays, l’application est accusée de collusion avec Pékin. Ses détracteurs soupçonnent l’entreprise de communiquer les informations personnelles de ses utilisateurs au gouvernement chinois.

Dans une lettre datée de mardi 28 juillet, le sénateur de Floride Marco Rubio, son collègue de l’Arkansas Tom Cotton et d’autres législateurs accusent TikTok de censurer certains contenus, notamment une vidéo dénonçant le sort réservé à la minorité ouïgoure par la Chine. La lettre fait aussi état de tentatives de manipulation par Pékin du débat politique aux Etats-Unis.

« Nous sommes très préoccupés par le fait que [le Parti communiste chinois] puisse se servir de son contrôle sur TikTok pour déformer ou manipuler les discours [politiques] afin de semer la discorde parmi les Américains et d’obtenir le résultat qu’il escompte », écrivent-ils dans cette lettre adressée au directeur du renseignement national (DNI), au secrétaire par intérim du département de la sécurité intérieure (DHS) et au directeur du FBI.

Dans le camp adverse, mardi, la directrice de campagne du candidat démocrate Joe Biden, Dana Remus, a appelé toute l’équipe de campagne à désinstaller l’application TikTok de leurs téléphones, estimant qu’elle pouvait représenter un risque pour la sécurité des équipes impliquées dans les élections présidentielles de novembre.

TikTok se défend

Un porte-parole de TikTok a déclaré que l’application vidéo, très prisée des adolescents, avait une politique très stricte en matière de désinformation. Il a ajouté que la modération des contenus sur le site, effectuée par une équipe basée en Californie, n’était soumise à l’influence d’aucun gouvernement.

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Le ministère chinois des affaires étrangères a affirmé que la Chine n’avait aucun intérêt particulier dans le processus électoral aux Etats-Unis et a demandé à ce qu’on cesse de s’en prendre aux entreprises chinoises.

Mercredi, le PDG de TikTok, Kevin Mayer, a annoncé dans un billet de blog que l’entreprise allait se montrer transparente sur les algorithmes qui déterminent quels contenus voient les utilisateurs lorsqu’ils utilisent l’application. Le chef d’entreprise a également appelé les autres grands réseaux sociaux à suivre l’exemple donné par TikTok.

Une réponse déguisée aux propos de Mark Zuckerberg, PDG de Facebook qui doit être entendu par les élus américains mercredi, et dont l’intervention publiée en avance mardi contient une attaque voilée contre les entreprises aux mains d’investisseurs chinois.

Bannissement ou rachat ?

Le président américain Donald Trump avait affirmé au début du mois de juillet qu’il étudiait la possibilité de bannir l’application TikTok. Une semaine plus tard, un conseiller de la Maison Blanche avait déclaré que le réseau social pourrait être revendu par sa maison mère pour s’en émanciper. Larry Kudlow, le conseiller économique de Donald Trump expliquait sur CNBC :

« Nous n’avons pas pris de décision finale, mais comme cela a été rapporté ici et là, je pense que TikTok va quitter la holding qui est chinoise [ByteDance] et opérer comme entreprise indépendante. »

Selon l’agence de presse Reuters, plusieurs investisseurs américains auraient approché ByteDance pour faire des offres de rachat à l’entreprise chinoise.

Le Monde avec AFP et Reuters

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