Alors que la France traverse une canicule de forte ampleur, les terres de l'Hexagone s'assèchent. Météo France estime que le mois de juillet 2020 sera "probablement" le mois de juillet le plus sec depuis 1959. Plus d'une soixantaine de départements sont désormais soumis à un arrêté préfectoral destiné à restreindre l'usage de l'eau. Face à la multiplication des sécheresses, il va falloir "s'adapter", prévient l'hydrologue Emma Haziza.

C’est un pic de chaleur intense que connaît la France. Hier, jeudi 30 juillet, 13 départements ont été placés en vigilance orange par Météo France alors que les températures caniculaires devraient persister jusqu’au week-end. Parallèlement, le service de météorologie et de climatologie a publié un communiqué estimant que juillet 2020 sera "probablement" au premier rang des mois de juillet les plus secs depuis 60 ans.
"Du 1er au 28 juillet 2020, les précipitations en moyenne sur la France n’atteignent que 28 % des valeurs normales pour cette période. Les précipitations orageuses attendues sur le pays, notamment sur le relief, d’ici la fin du mois, ne devraient pas empêcher juillet 2020 d’être le mois de juillet le plus sec depuis 1959, loin devant juillet 1964 et juillet 1979 où les pluies en moyenne sur la France avaient atteint respectivement 40,5 % et 45,2 % des valeurs mensuelles normales", explique Météo France.
Face aux sécheresses à répétition, "il faut s’adapter"
Face à cette situation exceptionnelle, plusieurs départements sont désormais soumis à des arrêtés limitant les usages de l’eau. Le département des Vosges et une partie de la Meuse ont ainsi été placés en alerte sécheresse en raison d’un "déficit pluviométrique". "Même si des précipitations significatives intervenaient dans les semaines à venir, ce que ne confirme pas Météo France, elles ne permettraient pas de combler rapidement le déficit accumulé", prévient la préfecture.  Dans le département de la Meuse, "cinq bassins" ont été placés "en situation d’alerte et alerte renforcée". "Un déficit pluviométrique observé depuis le printemps a entraîné une baisse générale des débits de tous les cours d’eau et a des incidences directes sur l’état de la ressource en eau superficielle", annonce dans un communiqué la préfecture. 
Par conséquent, les deux préfectures ont pris des mesures de restrictions de l’usage de l’eau concernant, entre autres, le remplissage des piscines privées, le lavage des véhicules ou l’arrosage des pelouses. Selon le site ministériel Propluvia, au total,  le 30 juillet, 67 départements étaient concernés par au moins un arrêt préfectoral lié à des restrictions de l’usage de l’eau. Et "la situation pourrait s’aggraver avec les canicules à venir", affirme sur France Info Emma Haziza, hydrologue, spécialiste de l’adaptation face au changement climatique.
"On n’arrive pas, de manière généralisée, à transformer l’agriculture, à transformer tous les milieux industriels pour qu’on réduise cette demande en eau qui est toujours plus importante, et cette sollicitation des nappes qui est toujours plus forte. Il va falloir absolument s’adapter parce qu’on ne peut plus continuer comme on faisait avant", prévient-elle. 
Marina Fabre, @fabre_marina avec AFP

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