Atmosphère électrique à l’Hôtel de ville de Bordeaux. Le premier conseil municipal de la mandature a donné lieu à un accrochage entre le maire écologiste, Pierre Hurmic, et le conseiller municipal d’extrême gauche, Philippe Poutou. Au coeur du débat ce jour-là : l’indemnité de fonctions du nouveau maire, soumise au vote de l’assemblée. En gage de sobriété, Pierre Hurmic a choisi de se “contenter” de 3.600 euros brut par mois, une dotation inchangée par rapport à celle que percevait son prédécesseur, Nicolas Florian. Il aurait pu gagner davantage puisque la loi fixe à 5.640 euros brut le plafond indemnitaire autorisé pour les édiles des communes de plus de 100.000 habitants.

De fait, le salaire de Pierre Hurmic se situe parmi les moins élevés des maires de grandes villes françaises. Même s’il peut également compter sur son indemnité de vice-président de Bordeaux Métropole, qui lui permet d’arrondir ses revenus.

"Je serai un maire de Bordeaux à plein temps"

“J’ai tenu à ne pas modifier la rémunération du maire de Bordeaux, alors qu’à l’inverse de mes prédécesseurs je ne serai pas en situation de cumul des mandats. Je serai un maire de Bordeaux à plein temps”, s’est félicité le nouvel occupant de l’Hôtel de ville, devant le conseil municipal. Pas de quoi convaincre Philippe Poutou. Crédité de près de 10% des voix au second tour des élections municipales, l’ex-ouvrier de l’usine Ford de Blanquefort — il a été licencié début 2020 — a voté “contre” la délibération fixant la rémunération du maire à 3.600 euros. Et pour cause, celle-ci lui a semblé largement trop élevée. “Ça paraît quand même assez énorme, on (Philippe Poutou et les deux autres élus de la liste “Bordeaux en luttes”, ndlr) aurait trouvé justifié une baisse notable de l’indemnité”, a expliqué l’ancien candidat à la présidentielle, qui estime que Pierre Hurmic et ses adjoints “devraient avoir des revenus proches du salaire moyen des Français”.

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En revanche, Philippe Poutou a jugé trop faible le montant de son indemnité de conseiller municipal d’opposition — un peu plus de 300 euros par mois, ponctionnés sur l’enveloppe dédiée aux indemnités du maire et ses adjoints — à laquelle il convient, selon son propre aveu, d’ajouter environ 1.000 euros, au titre de son mandat de conseiller métropolitain. “Vu le travail que cela suppose, c’est un peu limite”, a-t-il déploré. Une réflexion qui n’a pas du tout plus au maire Pierre Hurmic, lui-même conseiller municipal d’opposition pendant de longues années avant d’accéder au fauteuil de maire. “Votre rémunération je l’ai perçue pendant 25 ans sans jamais me plaindre !”, a-t-il lâché, sous les huées de ses opposants. Ambiance…

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