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Pierre Audin obtient la nationalité algérienne

Pierre Audin obtient la nationalité algérienne

Pierre Audin, fils de Maurice Audin, mathématicien français torturé par l’armée française pendant la bataille d’Alger révolution algérienne, a obtenu la nationalité algérienne, selon un décret présidentiel publié ce mercredi 2 septembre au Journal officiel (JO)

« Par décret présidentiel du 6 Moharram 1442 correspondant au 25 août 2020, est naturalisé algérien, dans les conditions de l’article 11 de l’ordonnance n° 70-86 du 15 décembre1970, modifiée et complétée, portant code de la nationalité algérienne, la personne dénommée ci-après, AUDIN Pierre, né le 28 avril 1957 à Alger (wilaya d’Alger) », précise le texte signé par le président Abdelmadjid Tebboune.

Pierre Audin fait partie du Comité  de soutien au journaliste Khaled Drareni, qui a été condamné à trois ans de prison ferme par le tribunal de Sidi M’hamed.

« Mes parents ne se sont pas battus pour cette Algérie-là, celle qui reproche aux journalistes de faire leur travail », avait-il dénoncé dans une déclaration à franceinfo, début août.

Arrêté le 11 juin 1957 par les parachutistes français pendant la bataille d’Alger dans son appartement de Champs de manœuvres (1er mai), Maurice Audin, n’est jamais réapparu. Il est déclaré mort le 21 juin de la même année.

Après des décennies, émaillées par des mensonges d’État évoquant une évasion du détenu le 21 juin suivant, le général Paul Aussaresses a avoué avoir donné l’ordre de tuer Maurice Audin, et qu’il avait demandé une exécution au couteau pour faire croire à un meurtre commis par des Algériens.

En septembre 2018, le président français Emmanuel Macron avait reconnu la responsabilité de l’État français dans la disparition de Maurice Audin.

Dans une déclaration remise à sa veuve, Josette Audin, décédée depuis, le président avait reconnu « au nom de la République française, que Maurice Audin a été torturé puis exécuté ou torturé à mort par des militaires qui l’avaient arrêté à son domicile » le 11 juin 1957. Le président Macron avait également demandé « pardon ».

Le 15 juillet 1963, en signe de reconnaissance au militant anticolonialiste Maurice Audin, l’Algérie a donné le nom du père de Pierre Audin à la place centrale d’Alger, située au milieu de la rue Didouche Mourad, un autre héros de la révolution.

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