Mardi dernier, la ministre déléguée à l’Industrie, Agnès Pannier-Runacher, annonçait que la France produirait 100 millions de masques sanitaires par semaine en décembre. Une fabrication qui permet au pays d’être indépendant de la Chine.
Des associés sensibilisés à la crise sanitaire
Ce même jour, Benoît Bourreau, co-fondateur de Smart City, à Rambouillet (Yvelines) ouvrait les portes des anciens locaux de Viapaq (entreprise fermée l’an dernier) pour montrer une ligne de production dédiée à la fabrication de masques grand public, Le masque de France.
« Mon fils est en 8e année de médecine. L’épouse de Joseph (Siha, le co-fondateur de Smart City, Ndlr) est pédiatre à l’hôpital. Autant dire que nous avons été très sensibilisés à la crise sanitaire. Nous avons constaté que le milieu médical n’avait pas les moyens de fonctionner correctement », raconte Benoît Boureau.
Mais comment aider ? Que faire à Smart City, dans cet espace de coworking à deux pas du centre-ville de Rambouillet ?
Porté par un sentiment « d’espérance », Benoît Bourreau ne peut se résoudre à ne rien faire. Il rouvre les portes de Viapaq.
« Nous avions là une surface de 3 000 m2 dédiée à de la production industrielle, avec toutes les fonctionnalités disponibles : la filtration d’air, le chauffage, les quais pour le déchargement des matières premières… C’était le point de départ », raconte-t-il.
Ensuite, le 2 avril, il parle pendant une heure et demie avec le directeur du pôle compétitivité de textile du Nord, Jean-Marc Vienot, qui lui donne les clés pour se lancer dans la fabrication de masques.
Enfin, Gino Avalli, le nouvel associé de Benoît Bourreau et Joseph Siha dans Smart City, apporte ses connaissances industrielles et son réseau italien. Ce promoteur, qui a monté des usines d’embouteillage en Russie, finit par dénicher une machine qui arrive mi-juillet.
Depuis début août, la ligne de production fonctionne. Elle permet de fabriquer 25 000 masques par mois (100 % français : le tissu et les élastiques viennent du Nord).
« Nous ne sommes pas des industriels. Nous n’avons pas de volonté hégémonique sur la production de masques. Nous nous inscrivons dans une cité, dans un territoire, celui du sud Yvelines. Nous voulons vendre aux particuliers, aux entreprises et aux collectivités du coin », insiste Benoît Bourreau.
Créer de l’emploi
Aujourd’hui, deux personnes assurent la production, Fabrice et Emma.
« Nous espérons bien créer de l’emploi. Surtout dans une période où s’annonce une casse sociale inédite », promet le co-fondateur de Smart City.
Qui a pu compter sur ses locataires pour participer à l’aventure. Florian Martin, de Synexta créé le site web, d’autres sont venus dispenser de précieux conseils pour l’installation de la machine… « C’est la culture Smart. Les gens se disent bonjour. Ils se débrouillent 13et s’entraident », est fier de constater Benoît Bourreau.
L’entrepreneur a également été aidé par la Banque populaire et la Région, via la conseillère régionale Anne Cabrit. « Nous leur sommes redevables de cet accompagnement », insiste Benoît Bourreau.
« Lancer cette fabrication, c’est un boulot titanesque. Et ce n’est pas fini ! », prédit déjà Benoît Bourreau.
Conditionnement par carton de 500 ou 200 ou 100, en sachets stérilisés de 10 masques. Tarifs : 1 masque 42 centimes HT. Ex. le carton de 200 masques à 84 € HT.
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À retirer sur place, à Smart City, rue de Clairefontaine, à Rambouillet.
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