Plenel et Despentes, la gauche anti-« Charlie »

ÉDITO. Étienne Gernelle épingle ces grands donneurs de leçons de morale qui ont été parmi les pires adversaires de « Charlie Hebdo » et de la liberté d'expression.

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Virginie Despentes et Edwy Plenel, deux adeptes de la leçon de morale.
Virginie Despentes et Edwy Plenel, deux adeptes de la leçon de morale.

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Notre liberté, leur courage. Charlie Hebdo, qui a payé le prix du sang pour que vive la liberté d'expression, ne lâche rien. Dans leur numéro à l'occasion de l'ouverture du procès des attentats de janvier 2015, ils reproduisent d'ailleurs leur une de 2006 (Mahomet s'exclamant « c'est dur d'être aimé par des cons ») et les caricatures du journal danois Jyllands-Posten.

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Dans ce numéro historique (et que l'on recommande), Charlie a aussi consacré une double page à ce que le journal appelle les « charognards du 7 janvier 2015 ». Celles et ceux qui se sont essuyé les pieds sur Charlie et ses morts dans l'espoir de complaire à on ne sait qui.

Lire aussi Attentats de janvier 2015 : qui sont les 14 accusés ?

Parmi eux, dans cette double page, deux figures se détachent en encadré : Virginie Despentes et Edwy Plenel. Deux adeptes de la leçon de morale, dénonçant à tour de bras, se drapant dans les atours flatteurs de la gauche (pitié pour elle, elle mérite mieux !) et prétendant incarner le bien. Despentes, écrivaine talentueuse, s'adonnant un peu trop facilement à la charge hasardeuse, imprécise, et prolixe en contrevérités. Plenel, journaliste, ancien directeur de la rédaction du Monde et fondateur de Mediapart tendance Fouquier-Tinville, confondant souvent la plume avec la guillotine, la démocratie avec le trotskisme.

Leurs propos, relevés par Charlie, sont glaçants.

Virginie Despentes, dans Les Inrocks du 17 janvier 2015 :

« J'ai été aussi les gars qui entrent avec leurs armes. Ceux qui venaient de s'acheter une kalachnikov au marché noir et avaient décidé, à leur façon, la seule qui leur soit accessible, de mourir debout plutôt que de vivre à genoux. J'ai aimé aussi ceux-là qui ont fait lever leurs victimes en leur demandant de décliner leur identité avant de viser au visage. […] Je les ai aimés jusque dans leur maladresse – quand je les ai vus armes à la main semer la terreur en hurlant “on a vengé le prophète” et ne pas trouver le ton juste pour le dire. Du mauvais film d'action, du mauvais gangsta rap. Jusque dans leur acte héroïque, quelque chose ne réussissait pas. Il y a eu deux jours comme ça de choc tellement intense que j'ai plané dans un amour de tous – dans un rayon puissant. »

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Edwy Plenel, « Lettre à la France », Mediapart, le 20 janvier :

« La proclamation de la liberté d'expression, cette défense du droit à la caricature, de ses excès ironiques ou moqueurs, qui accompagne la solidarité avec Charlie Hebdo, n'implique pas que notre vie publique doive s'abaisser et s'égarer dans la détestation d'une partie de notre peuple en raison de son origine, de sa culture ou de sa religion. La haine ne saurait avoir l'excuse de l'humour. »

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Edwy Plenel, tweetant le 17 janvier un texte publié par Mediapart et intitulé « L'enfance miséreuse des frères Kouachi » ( ahurissant papier trouvant beaucoup de circonstances atténuantes aux terroristes) avec ce commentaire : « À lire impérativement pour se ressaisir ».

Dans sa double page, Charlie cite aussi Emmanuel Todd, Jean-Marie Le Pen Tariq Ramadan, Dieudonné, Abd Al Malik, Thibaud Collin, Jean-Michel Longneaux, le roi de Jordanie, Delfeil de Ton, le pape François, avec des déclarations ambiguës ou franchement hostiles au droit au blasphème en ce mois de janvier 2015. On y trouve aussi les extraits d'une tribune collective, publiée par Le Monde le 14 janvier, et dans laquelle les auteurs multiplient les « mais » après la manifestation du 11 janvier, accusant, entre autres, l'Otan, Israël ou la police française.

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Mais les deux vedettes de cette recension sont bien Despentes et Plenel. Charlie a reproduit des déclarations du début de l'année 2015, mais on aurait pu aller plus loin. Avec les mêmes.

En 2017, Plenel, brocardé à la une de Charlie pour sa complaisance à l'égard de Tariq Ramadan, réplique en parlant d'une « affiche rouge » (référence à une affiche de propagande du régime de Vichy)… Il accuse ensuite Charlie et d'autres de trouver « n'importe quel prétexte, n'importe quelle calomnie pour en revenir à leur obsession : la guerre aux musulmans, la diabolisation de tout ce qui concerne l'islam et les musulmans ».

Ou comment inverser les rôles. Le méchant, l'agresseur, c'est Charlie. C'est donc là la « morale » de ces justiciers autoproclamés ? Dans une interview au Point il y a quelques semaines, l'avocat de Charlie Hebdo, Richard Malka, évoquait à propos des attentats de janvier 2015 les « complicités intellectuelles » et ajoutait ceci, après avoir cité Virginie Despentes : « Pour moi, ce courant intellectuel a du sang sur les mains et sur les lèvres. C'est lui qui arme les terroristes. »

Lire aussi Liberté d'expression – Me Richard Malka : « La situation est bien pire qu'il y a cinq ans »

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Commentaires (141)

  • rondelette

    Les invite t on encore a la tv ? Démocratie !

  • Ce plenel est un traite à la nation !

  • chicago51

    Vous auriez pu le rajouter dans le titre. Malheureusement ils ont leurs émules près du pouvoir !