Covid-19 : des écoles réclament des certificats de non-contagion, les médecins débordés

Certaines écoles exigent un certificat pour qu'un élève présentant des symptômes du Covid-19 puisse retourner en classe. Les médecins généralistes croulent sous les demandes.

Les cabinets médicaux croulent sous les demandes de certificats médicaux.
Les cabinets médicaux croulent sous les demandes de certificats médicaux. (©Adobe Stock)
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La première semaine d’école vient à peine de s’achever que les médecins généralistes tirent la sonnette d’alarme. 

« Les médecins de villes sont débordés par les demandes de certificats de non contre-indication au retour à l’école pour les enfants, demandés par l’Education nationale », alerte dans un tweet Jérôme Marty, président du Syndicat de l’Union française pour une médecine libre (UFML Syndicat), ce mardi 8 septembre 2020.

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Embouteillage chez le médecin

Contacté par actu.fr, il précise : 

On fait sortir les enfants de l’école parce qu’ils ont toussé une fois, qu’ils ont eu un mal de tête ou parce qu’ils ont eu…  que sais-je ! Et à partir de là, l’école ne les reprend que sur présentation d’un certificat de non contre-indication à la reprise scolaire. Ça veut dire que des centaines d’enfants sont exclus des cours et ne peuvent revenir qu’après un passage en cabinet.

« 140 appels juste pour ça »

Le président du syndicat cite l’exemple d’un cabinet parisien de trois médecins qui, « entre 8 heures et 9 heures du matin, ont eu 140 appels juste pour ça ».

Dans son cabinet de Feytiat (Haute-Vienne), Jean-Christophe Nogrette remarque le même affolement. Le médecin estime recevoir depuis la rentrée entre quatre et cinq appels par jours de parents d’élèves. « A chaque fois, je leur dis ‘non’. Ils ne sont pas contents, certains insistent… On passe un temps fou à faire ça ! »

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Certificat de « non-contagion »

Pourtant, dans son protocole sanitaire de rentrée, l’Education nationale ne mentionne aucun certificat de « non contre-indication à la reprise scolaire », de « non-Covid » ou de « non contagion » qui permettrait à l’élève de retourner en classe

Face à l’explosion de ce type de demandes, la Fédération française des médecins généralistes (MG France) a publié un communiqué vendredi 4 septembre pour rappeler la « conduite à tenir » en cas de suspicion de Covid en milieu scolaire.

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Les enfants, comme les adultes, sont soumis aux mêmes règles d’isolement, de testage et de traçage en cas d’apparition des symptômes ou s’ils sont considérés comme des « cas contacts ».

Le syndicat insiste : « On ne refait pas les tests avant le retour en classe car ils peuvent rester positifs bien au-delà de la période contagieuse. »

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Certificats médicaux sanitaires et sportifs

Cet afflux de demandes vient encombrer les cabinets médicaux, déjà fortement sollicités en cette période de l’année. Depuis une semaine, Ana Paulet-Salvador peine à sortir la tête de l’eau. Médecin généraliste à Chamalières (Puy-de-Dôme), elle croule sous les demandes de certificats médicaux pour la pratique sportive des enfants.

On a beau leur dire que maintenant, les certificats médicaux sont valables trois ans, la demande est concentrée et il n’y a aucune anticipation.

Et si l’examen médical, dans ce cas, est aisé, il reste obsolète en cas de suspicion de Covid. « Tout ce qu’on peut dire, c’est que l’état de santé de l’enfant est compatible avec la reprise activité scolaire, souligne Jérôme Marty. Mais c’est ‘borderline’ parce qu’il faudrait tester tout le monde ! » Seul le test PCR permet de dire si l’on est actuellement contaminé par le Covid-19 ou non.

Inquiétude à l’approche de l’hiver

A l’approche de la saison hivernale, les médecins s’inquiètent de voir débarquer dans leurs cabinets une horde d’enfants enrhumés ou grippaux à qui l’on demanderait de prouver expressément qu’ils n’ont pas été contaminés par le nouveau coronavirus. 

« Faire un test PCR à un gamin de 4 ans, ce n’est pas facile », prévient Jérôme Marty : « Vous lui mettez le coton-tige dans une narine, il vous laissera pas la mettre dans l’autre ! »

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