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En chiffres

Coronavirus : la situation de l'Outre-mer se dégrade à grande vitesse

Alors que la Guadeloupe donne l'alerte sur une possible saturation de ses services hospitaliers, l'épidémie de Covid-19 resurgit également à la Réunion et en Martinique. Les trois départements sont classés « zone rouge ».

En Guadeloupe, le nombre de patients hospitalisés a été multiplié par plus de dix en moins d'un mois.
En Guadeloupe, le nombre de patients hospitalisés a été multiplié par plus de dix en moins d'un mois. (Cedrick Isham CALVADOS/AFP)

Par Florian Maussion

Publié le 11 sept. 2020 à 07:30Mis à jour le 11 sept. 2020 à 10:24

« Nous craignons, à terme la saturation de notre système ». C'est un cri d'alarme qu'a poussé ce mardi le directeur du centre hospitalier de Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe. Depuis le début du mois de septembre, le département fait face à une résurgence très rapide de l'épidémie de Covid-19, qui menace désormais la bonne marche des services de santé.

« L'afflux de patients suspects ou confirmés ne cesse d'augmenter », a prévenu Gérard Cotellon dans un courrier adressé mardi au préfet et à la directrice de l'agence régionale de Santé. « La prise en charge des patients Covid se fait désormais au détriment de celle des patients non Covid ».

Une flambée de nouveaux cas

La situation en Guadeloupe s'est dégradée très rapidement. Sur les 2.198 cas positifs recensés entre le déconfinement, le 11 mai, et le 6 septembre, 1.836 l'ont été après le 20 août, soit 83 % du total. Sur la seule journée du 31 août, l'île a enregistré 230 nouveaux cas selon les chiffres de Santé publique France.

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Le taux de positivité des tests, qui n'était encore que de 0,9 % au 5 août, a explosé pour atteindre 19,1 % - soit près d'un test positif sur 5 réalisés - le 5 septembre. Le taux d'incidence, qui rapporte le nombre de nouveaux malades à la population, a lui aussi connu une progression exponentielle. De 1,4 cas pour 100.000 au 14 juillet, il est passé à 229 pour 100.000, le 6 septembre, soit le chiffre le plus élevé enregistré dans un département français à cette date.

> Si le graphique ne s'affiche pas, cliquez ici

Dans les hôpitaux, le nombre de malades a été multiplié par plus de dix en moins d'un mois, passant de 4, le 15 août, à 42, mercredi. Le maximum enregistré au cours de la première vague épidémique - 44, le 28 mars - devrait être dépassé dans les prochaines heures. Aux urgences, un pic a été enregistré le 2 septembre avec près de 10 % de consultations pour suspicion de Covid.

Dégradation à la Réunion et en Martinique

La tendance est similaire dans les services de réanimation. Alors que la Guadeloupe n'avait plus aucun malade du Covid gravement atteint au 7 août, elle en compte désormais 17. La barre des 20 patients - le chiffre maximal enregistré au 11 avril - devrait être franchie rapidement.

Si la Guadeloupe est - de très loin - le département d'Outre-mer le plus touché par la reprise de l'épidémie, la situation se détériore également dans les autres, ravivant l'inquiétude d'une forte vague épidémique dans ces territoires isolés et moins bien dotés en unités de soin.

C'est notamment le cas de la Réunion. L'île comptait, au 9 septembre, 71 malades du Covid hospitalisés, dont 13 en réanimation. Au plus fort de la première vague, elle avait dénombré jusqu'à 57 patients pris en charge, le 31 mars. Le taux d'incidence, de 77,1 cas pour 100.000 habitants au 6 septembre, y est supérieur au seuil d'alerte de 50 pour 100.000.

En Martinique, la situation est moins délicate, mais le taux d'incidence a lui aussi franchi le seuil d'alerte, avec 55,5 cas pour 100.000 habitants au 6 septembre. L'île comptait mercredi 14 patients hospitalisés - ils étaient 4 le 19 août - dont 6 en réanimation. Comme la Guyane, Réunion et Martinique sont également classées « zone rouge », avec une circulation active du coronavirus.

Amélioration en Guyane et à Mayotte

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Déjà fortement touchées par l'épidémie, la Guyane et Mayotte voient en revanche leur situation s'améliorer légèrement. Après avoir atteint un maximum de 474 cas pour 100.000 habitants le 3 juillet, le taux d'incidence de la première oscille désormais autour de 80 cas pour 100.000, tandis que le nombre de patients hospitalisés décroît progressivement.

A Mayotte, le taux d'incidence est reparti légèrement à la hausse depuis début septembre, autour de 40 cas pour 100.000 habitants, mais il reste très éloigné des chiffres enregistrés lors de la reprise de l'épidémie au début du mois de juin.

Florian Maussion

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