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Ravagé par les incendies, l'Ouest américain redoute de nouveaux morts

Plus de 20 000 pompiers luttaient vendredi contre les flammes qui ravagent l'ouest des États-Unis, où les incendies ont déjà fait au moins seize morts cette semaine et forcé au moins un demi-million de personnes à évacuer les zones menacées.

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Alimentés depuis des jours par une sécheresse chronique et des vents violents, les feux disséminés de la frontière du Canada à celle du Mexique signaient de tristes records. Il était impossible d'évaluer l'étendue réelle des destructions, de vastes régions étant encore inaccessibles, et les secours redoutent de voir le bilan humain s'aggraver dans les jours à venir.

Dans le nord-ouest de la Californie, l'incendie baptisé «August Complex Fire», assemblage de 37 feux qui ont touché la forêt de Mendocino à partir du 17 août, est officiellement devenu le plus étendu de l'histoire dans cet Etat, avec plus de 302 000 hectares brûlés.

Au total, plus d'une centaine d'incendies étaient recensés vendredi entre l'État de Washington, l'Oregon et la Californie.

Dans le comté de Butte, dans le nord de la Californie, au moins dix personnes ont péri dans les flammes, selon le dernier bilan des secours.

«On en reste sans voix», a lâché au journal San Francisco Chronicle Bobbie Zedaker, après confirmation par des tests ADN que son neveu de 16 ans, Josiah Williams, était parmi les corps retirés du brasier.

Dans la région de Butte, encore traumatisée par le souvenir des incendies de novembre 2018 qui avaient coûté la vie à 86 personnes et réduit en cendres la ville de Paradise, un temps sec est attendu jusqu'à la fin de la semaine.

Deux autres personnes ont trouvé la mort dans un autre incendie qui ravage depuis plusieurs jours une zone isolée proche de l'Oregon, a déclaré à l'AFP une porte-parole des pompiers de Californie.

Dans l'Oregon, quelque 500 000 personnes au total ont dû quitter par précaution leur logement devant la progression des flammes.

Les secours craignaient notamment que deux gros incendies ne se rejoignent à une cinquantaine de kilomètres au sud de Portland, dans le comté de Clackamas. Les autorités ont décrété un couvre-feu à partir de 22h00 pour faciliter la circulation des secours et des évacués.

Face à la violence des feux, les habitants des zones touchées, plongés dans un épais brouillard gris orangé, n'ont parfois que quelques minutes pour s'enfuir.

«J'aimerais que les incendies de 2020 ne soient qu'une anomalie, des épisodes uniques. Malheureusement, ils ne sont que précurseurs de l'avenir», a déploré Kate Brown, la gouverneure de l'Oregon.

Elle a souligné qu'en l'espace de seulement trois jours, les flammes avaient consumé 360 000 hectares, le double de la végétation qui brûle en moyenne en une année complète. «Nous voyons les effets dévastateurs du changement climatique dans l'Oregon, sur toute la côte ouest, et à travers le monde», a-t-elle insisté.

Les évacuations précipitées provoquent des situations parfois rocambolesques. A seulement 14 ans, Ruben Navarrete a dû prendre le volant pour la première fois de sa vie, filant en pleine nuit sur une petite route de montagne en Californie pour échapper aux flammes.

«Mon oncle m'avait prévenu que si on devait évacuer, il faudrait que je conduise», confie-t-il à l'AFP.

Les flammes «étaient derrière nous. Je ne voulais même pas regarder parce que je voulais rester concentré, je ne voulais pas faire d'accident ou autre. Mais si on regardait à la fenêtre, on voyait le vide en bas de la colline», raconte l'adolescent dans la localité de Clovis, où sa famille a bénéficié d'un hébergement d'urgence.

Plus de 200 000 hectares sont partis en fumée dans l'État de Washington, selon le gouverneur Jay Inslee, qui a aussi dénoncé les conséquences catastrophiques du changement climatique.

Dans cette région, la saison des incendies s'étend d'ordinaire jusqu'à novembre, faisant craindre de nouveaux épisodes violents.

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