Rachida Dati payée 900 000 € par Renault, un emploi en or dans le viseur de la justice
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Rachida Dati et Carlos Ghosn en 2010 lors d'un forum sur l'emploi des jeunes en Europe.
La justice enquête sur les 900 000 euros versés à l'ancienne Garde des Sceaux par la filiale néerlandaise de Renault-Nissan. Une prestation de conseil auprès de Carlos Ghosn gracieusement facturée qui interroge les juges.
Une collaboration fructueuse pour Rachida Dati, c'est ce que révèle l'enquête du Monde qui s'est penché sur l’importante rémunération de l'ancienne Garde des Sceaux par Carlos Ghosn, alors PDG de Renault-Nissan, pour une prestation de conseil.
Un salaire annuel de 300 000 € pour 300 heures de travail, soit 1 000 € de l'heure, le cachet auquel a eu droit à partir de 2010 et durant trois ans l'ancienne candidate LR à la mairie de Paris Rachida Dati interroge.
Lever le doute
La justice veut ainsi lever le doute "sur la réalité des prestations effectuées, car il n'y a quasiment aucun rapport" explique Le Monde. C'est là que réside le cœur de l'enquête : établir une relation entre les prestations effectuées par Rachida Dati et le montant de sa rémunération "normalement prévu pour des consultants de très haut niveau".
"Elle était censée remplir des missions juridiques, explique Fabrice Lhomme cosignataire de l'enquête, mais au moment de la signature de son contrat, elle n'avait même pas encore son diplôme". Par son relais des soupçons des juges en charge de l'affaire, le journaliste explique qu"on l'a vue davantage intervenir au profit de Renault, mais plus dans une fonction de lobbyiste, or cela lui était interdit en sa qualité de députée européenne".
Selon les journalistes, "Carlos Ghosn a négocié cette collaboration en tête-à-tête avec Rachida Dati et que peu de personnes savaient en quoi consistait précisément la nature du contrat". "Nous nous sommes procuré un mail où une collaboratrice de Carlos Ghosn s’interroge et se demande 'comment on va faire pour rémunérer Rachida Dati ?'", relate Fabrice Lhomme.
Emploi de complaisance
Des éléments troublants qui poussent les enquêteurs à soupçonner "un emploi de complaisance et des faits pouvant relever du trafic d'influence et de la corruption passive" indiquent les journalistes Gérard Davet et Fabrice Lhomme.
Au total, pas moins de 900 000 euros ont été reversés à Rachida Dati en trois ans grâce à cette collaboration. Pour les enquêteurs, Rachida Dati devra s'expliquer dans peu de temps pour assurer sa défense à la vue des éléments dévoilés au grand jour cette semaine.