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IRAN

En Iran, les filles supprimées d'un manuel scolaire de maths… Mais rajoutées par les internautes

À gauche, l'édition 2020 d'un manuel scolaire de mathématiques où les filles ont disparu. À droite, l'édition 2019 où les filles étaient présentes.
À gauche, l'édition 2020 d'un manuel scolaire de mathématiques où les filles ont disparu. À droite, l'édition 2019 où les filles étaient présentes.
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La nouvelle année scolaire doit commencer en Iran le 22 septembre, malgré l’épidémie de Covid-19. Mais des parents d’élèves ont découvert quelque chose de curieux sur le manuel officiel de mathématiques de troisième année de primaire. Alors que sur la précédente édition, filles et garçons étaient dessinés jouant ensemble autour d’un arbre, les filles ont été retirées de la couverture de l’édition 2020. Des internautes en colère ont décidé de proposer leur propre couverture.

Cette découverte, qui remonte au 9 septembre, a choqué dans un pays où 57 à 60 % des étudiants sont des femmes, et qui détient la seule lauréate féminine du prix Fields, équivalent du prix Nobel de mathématiques, l’Iranienne Maryam Mirzakhani.

La graphiste iranienne à l’origine de l’image de couverture initiale a publié sur son compte Instagram un message pour expliquer qu’elle était choquée de cette modification faite sans sa permission. Pour beaucoup d’internautes, cette décision du ministère de l’Éducation est une nouvelle attaque contre les femmes iraniennes de la part de la République islamique d’Iran.

>> À lire sur Les Observateurs : En Iran, des femmes créent leurs propres médias pour diffuser du sport féminin

Mais cette colère ne s’est pas limitée au monde virtuel. Des parents d’enfants du troisième cycle se sont retroussé les manches et ont fabriqué leur propre couverture. Certains ont même imprimé une photo de Maryam Mirzakhani pour la coller sur le devant du manuel scolaire.

D’autres ont utilisé des stickers de personnages d’animation pour les coller dans les espaces libres où se trouvaient les personnages féminins.

 

D’autres ont peint eux même les jeunes filles aux endroits dédiés.

"Mon fils et moi, nous avons ramené les filles [sur la couverture], je vous invite à en faire de même "explique cet internaute dans sa publication sur Telegram.

 

"Et voilà la solution, vous ne pouvez pas effacer les filles", publie cet utilisateur de Telegram.

De nombreux artistes iraniens ont également créé leur propre couverture et l’ont partagée sur les réseaux sociaux pour que les parents d’élèves puissent les télécharger et les coller à la place de l’actuelle couverture.

Cette vague de colère a poussé le ministère de l’Éducation iranien à réagir. Le 10 septembre, ce dernier a affirmé que cette modification était intervenue après que leurs "experts en esthétique et psychologues" ont jugé que la couverture était "trop chargée", amenant à une réduction du nombre de personnages.

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