Alors qu'Emmanuel Macron apporte tout son soutien à la 5G malgré la demande de moratoire d'élus de gauche et écologistes, un rapport sur le sujet vient d'être remis au gouvernement. Il assure l'absence d'effets néfastes des ondes sur la santé. Mais cela ne devrait pas suffire au mouvement d'opposition qui croît en France. 

Alors que le débat sur la 5G fait rage, ravivé par le chef de l’État qui a comparé les anti-5G à des Amish qui prônent un "retour à la lampe à huile", un rapport sur cette technologie, établi par le Conseil général de l’environnement et du développement durable, l’Inspection générale des affaires sociales, l’Inspection générale des finances et le Conseil général de l’économie, vient justement de lui être remis.
Il porte sur les effets sur la santé des ondes. Les auteurs soulignent qu’"il n’existe pas, selon le consensus des agences sanitaires nationales et internationales, d’effets néfastes avérés à court terme, en dessous des valeurs limites d’exposition recommandées". Ils s’appuient sur "un grand nombre" d’études publié sur le sujet depuis 1950.
Un moratoire défendu par la Convention citoyenne pour le climat
"Les éventuels effets de long terme, cancérogènes ou non, difficiles à mettre en évidence, sont à ce stade, pour l’essentiel, non avérés selon les mêmes agences nationales et internationales", ajoutent-ils. Ce rapport constitue un nouveau point d’appui pour le gouvernement qui compte "prendre le tournant de la 5G" alors que 70 élus de gauche et écologistes ont demandé, le 14 septembre, un moratoire sur le déploiement de cette technologie.
Cette mesure faisait partie des 149 propositions émises par la Convention citoyenne pour le climat. Or, Emmanuel Macron avait indiqué qu’il retiendrait l’ensemble de ces mesures, à l’exception de trois d’entre elles, sans citer la 5G. Les 150 citoyens tirés au sort proposaient notamment d‘"accompagner l’évolution du numérique pour réduire ses impacts environnementaux" et demandait "un moratoire sur la mise en place de la 5G en attendant les résultats de l’évaluation de la 5G sur la santé et le climat". L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) doit rendre un rapport sur ce sujet en 2021. 
Une question de souveraineté
Mais la secrétaire d’État à l’Économie, Agnès Pannier-Runacher, avait quelques jours plus tard annoncé que les enchères pour attribuer les premières fréquences, prévues en septembre, seraient bien lancées, fermant ainsi la porte à cette demande de moratoire. Et le secrétaire d’État au numérique, Cédric O vient d’enfoncer le clou dans une interview au Monde ce 15 septembre que "la France doit accélérer sur la 5G". Pourtant, selon l’association Shift Project, le déploiement de la 5G équivaudrait à une augmentation équivalente à 2 % de la consommation d’électricité du pays. Mais les enjeux ne sont pas seulement environnementaux, le gouvernement défend une question de souveraineté et d’indépendance.   
"C’est indispensable que nous déployions la 5G. On ne va pas faire ce cadeau à nos adversaires ou à nos rivaux économiques de prendre du retard sur le déploiement de la 5G", a ainsi indiqué le ministre de l’Économie Bruno Le Maire sur France 2. "Ce serait une erreur dramatique pour le pays. Ça nous priverait d’avancées en matière médicale, de gestion des flux d’énergie, de gestion des transports", a-t-il défendu.
Marina Fabre, @fabre_marina avec AFP

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