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Climat : voici les virus tropicaux qui menacent la France

Des larves de moustique, insecte vecteur de virus dits «tropicaux».[DAVID MCNEW / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / GETTY IMAGES VIA AFP]

Parmi les multiples conséquences du réchauffement climatique pour la France, la propagation de nouveaux virus inquiète particulièrement les autorités sanitaires.

La hausse des températures a en effet créé des conditions (chaleur et humidité) favorables à la prolifération d'espèces susceptibles de transmettre des virus qui n'étaient pas présents jusqu'à récemment en France métropolitaine, notamment le moustique tigre (Aedes), les phlébotomes et certaines tiques, trois espèces à l'origine de la transmission des «arbovirus», ou encore de la maladie de Lyme.  

Arrivé en Europe par avion ou par bateau dans les années 2000, le moustique tigre s'est ainsi installé d'abord dans le Sud de la France, avant de remonter vers le Nord alors que les températures moyennes augmentaient. On le trouve désormais dans 58 départements métropolitains, jusqu'en Ile-de-France. 

Le Chikungunya

Comme la Dengue et Zika, le Chikungunya est transmis principalement par le moustique tigre, dont le réchauffement climatique a permis la propagation en France : il était présent en 2019 dans 58 départements métropolitains. 

Le virus a été identifié pour la première fois en Tanzanie en 1952. Son nom signifie « homme qui marche courbé », en raison de ses symptômes : fièvre, douleurs articulaires, maux de tête, éruptions cutanées... qui disparaissent après quelques jours. Dans 10 à 40% des cas, toutefois, la personne atteinte ne présente aucun symptôme. 

Toutefois, les personnes les plus fragiles (nouveaux-nés, personnes âgées ou immunodéprimées...) peuvent développer des symptômes plus graves, comme les méningo-encéphalites. 

Le virus est apparu en Europe en 2007, et un premier cas autochotone recensé en en France en 2010, dans le Var. En octobre 2014, 12 autres cas autochtones avaient été observés à Montpellier.  

La dengue

Près d'un tiers de la population mondiale vit dans des zones à risque de Dengue, dont la France fait désormais partie. Les premiers cas autochtone de Dengue ont été répertoriés en Europe ces dernières années, et les dix premiers cas en France ont été recensés en 2019.  

Asymptomatique dans 50 à 90% des cas, la dengue se manifeste dans les autres par une forte fièvre, des frissons, des nausées, des douleurs articulaires, des vomissements, ou encore des douleurs derrière les yeux. Une éruption cutanée peut également survenir. 

Une forme sévère est constatée dans 1 à 5% des cas, avec des hémorragies pouvant entraîner la mort. 

Zika

En octobre 2019, les deux premiers cas autochtones de virus Zika ont été signalés dans le VAR, à Hyères. Les deux personnes concernées ont été contaminées par une piqûre de moustique tigre. 

Dans 70% à 80% des cas, les personnes infectées ne présentent aucun symptôme. Les 20% à 30% restants puvent avoir une fièvre peu élevée, des courbatures, des maux de tête, des éruptions cutanées, ou encore une conjonctivite associée à une douleur derrière les yeux. La guérison intervient en moins d'une semaine, sans séquelles. Chez les femmes enceintes, le virus peut en revanche entraîner dans certains cas des complications chez le foetus. 

LA FIÈVRE JAUNE

Jusqu'à présent, aucun cas autochtone de fièvre jaune n'a été recensé en France métropolitaine. Sur le territoire français, seule la Guyane ayant connu des cas de la maladie, le dernier en juillet dernier. Mais l'apparition des deux cas autochtones de Zika en octobre 2019 fait redouter son arrivée en métropole.

La fièvre jaune peut être de gravité variable. Asymptomatique dans 50 à 85% des cas, elle peut se caractériser par un état grippal, une fièvre élevée, des douleurs musculaires ou lombaires et une congestion du visage et du cou.

15 à 25% des personnes présentant des symptômes peuvent entrer dans une phase dite « toxique » et développer un ictère (ou jaunisse), ou souffrir de saignements du nez et de la bouche, d'une hémorragie digestive avec vomissements sanglants, d'une défaillance rénale voire de convulsions. La moitié de ces malades en phase toxique décèdent dans les 10 à 14 jours.

La maladie de Lyme

La maladie de Lyme, appelée également borréliose de Lyme, est transmise à l'homme via une piqûre de tique infectée. Présentes dans toute la France, ces tiques vivent dans des zones boisées et humides ou dans des herbes hautes. 

Le nombre de cas en France et en augmentation constante, avec environ 50.000 nouveaux cas recensés chaque année. Et la hausse des températures semble devoir favoriser l'explosion de la maladie, les tiques proliférant grâce à la chaleur. 

Une étude américaine récente a ainsi démontré qu'une hausse de 2°C des températures en moyenne aux Etats-Unis entraînerait une hausse de 20% du nombre de cas dans le pays. 

Les symptômes de la maladie de Lyme, encore relativement peu connus, sont nombreux. Un mois après la piqûre, une plaque rouge et ronde peut apparaître. Puis, de la fièvre, des maux de tête, de la fatigue, des douleurs musculaires et articulaires ou encore un gonflement des ganglions lymphatiques.  

Si aucun traitement antibiotique n'est suivi, des symptômes plus graves peuvent intervenir, et durer des mois, voire des années. Parmi ceux-ci, peuvent advenir des troubles neurologiques (confusion mentale, étourdissements, douleurs nerveuses, picotements dans les mains ou les pieds...), des maux de tête sévères, une paralysie faciale, de l'arthrite, des troubles cardiaques, ou encore de la fatigue ou des troubles du sommeil. 

Usutu

Le virus Usutu, découvert en Afrique du Sud en 1959, a été repéré pour la première fois en Europe en 2001, en Autriche. En France, ll avait été identifié dès 2015 chez des oiseaux. Et le premier cas en France d'Usutu chez l'homme a été recensé en 2016, un homme de 39 ans ayant alors été atteint de paralysie faciale. 

De la même famille que la Dengue ou Zika, le virus se transmet via les piqûres de moustique. Asymptomatique dans la plupart des cas, il peut entraîner des troubles neurologiques. 

West Nile

Le virus « West Nile », ou « virus du Nil occidental » doit son nom à la région où il a été identifié pour la première fois. Il peut être transmis par nos moustiques locaux (Cluex pipiens), et a comme réservoir naturel certaines espèces d'oiseaux. Ce virus s'est répandu pour la première fois en Europe a grande échelle en 2018. 2083 cas avaient été répertoriés au total, pour 181 décès. En France, 27 cas avaient été répertoriés, dans les Alpes-Maritimes.

Pour l'année en cours, au 10 septembre, 173 cas ont été répertoriés en Europe, dans quatre pays : Grèce, Espagne, Italie, Roumanie.

Dans 80% des cas, la maladie est asymptomatique, mais le virus peut entraîner fièvre, maux de tête et courbatures. 

Fièvre hémorragique Crimée Congo

Identifié pour la première fois en Europe (Espagne) en 2018, le virus de la fièvre hémorragique Crimée Congo n'a jusqu'à présent pas été repéré en France. Mais les autorités sanitaires surveillent de près la situation, d'autant que ce virus décrit pour la première fois en Crimée, puis au Congo, en 1944, a un taux de mortalité de près de 30%. Il provoque en effet des hémorragies massives.

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