Un collectionneur a découvert la suite de « J’Accuse » d’Émile Zola

L’homme a déniché un manuscrit long de cinq pages lors d’une vente aux enchères.
Le propritaire de la Librairie du Manuscrit de France a fait la dcouverte dun texte inconnu dÉmile Zola intitul « Pour...
Chesnot/Getty Images

Il existe encore des trésors bien cachés. Le propriétaire de la Librairie du Manuscrit de France a fait la découverte d’un texte inconnu d’Émile Zola, intitulé « Pour la lumière », qui aborde l’affaire Dreyfus. « D’habitude, Zola fait très peu de ratures. On le sent anxieux », analyse-t-il au Parisien.

C’est lors d’une vente aux enchères que le collectionneur met la main sur ce trésor de la littérature. « J’ai réussi à le récupérer parce qu’il n’y avait plus grand monde. Comme c’est la lettre Z, Zola passe toujours à la fin », explique-t-il.

Le document s’étend sur cinq pages recto verso sur lesquelles reposent les écrits de l’auteur, et a été rédigé en juillet 1898, soit six mois après son célèbre article, titré « J’Accuse … ! ». Jamais publiés, les papiers sont restés dans la collection du pianiste et bibliophile Alfred Cortot.

Ces écrits ont été réalisés au lendemain du procès en cours d’assises dont a fait l’objet l’écrivain et après lequel il a été condamné pour diffamation. Avant de connaître sa sentence, il a choisi de s’exiler en Angleterre. À travers les lignes, il s’exprime notamment sur la décision prise par la justice mais donne aussi son ressenti sur l’affaire Dreyfus : « Je veux bien être condamné, mais tout de même la complaisance au martyre a des bornes, il ne me déplairait pas que ce fussent les vrais coupables qui fussent punis. »

Pour leur nouveau propriétaire, ces écrits montre une autre facette d’Émile Zola concernant cette affaire : « Dans J’Accuse, il fait part d’une forme de hauteur sur les faits. Là, on sent une rage viscérale. Il accuse les coups et les rend. On est dans le combat. »

Le collectionneur entend exposer et mettre en vente ce trésor au prix de 40 000 euros, ainsi que des lettres d’Émile Zola écrites lors de son exil à Londres pour 7 000 euros pièce. Il fera cette offre au salon du livre rare, au Grand Palais, qui s’ouvre le 18 septembre.