L’avocate iranienne Nasrin Sotoudeh, en grève de la faim depuis le 11 août, a été hospitalisée ce samedi 19 septembre à Téhéran.

Cette lauréate en 2012 du prix Sakharov, décerné par le Parlement européen, a arrêté de s’alimenter pour protester contre les conditions des prisonniers politiques en Iran.

Selon son mari, Reza Khandan, cité par le site Iran Wire, elle souffre de problèmes cardiaques et respiratoires et a été transférée rapidement aux soins intensifs de l’hôpital Taleghani à Téhéran.

Condamnée à douze ans de prison, l’avocate de 57 ans est derrière les barreaux depuis juin 2018, pour “incitation à la débauche”, ainsi que six autres chefs d’inculpation.

La voix la plus puissante de l’opposition

Nasrin Sotoudeh a été condamnée notamment pour avoir défendu une jeune iranienne qui avait osé lever son voile en public, en signe de protestation contre la loi en Iran qui oblige les femmes à se couvrir les cheveux.

L’avocate est aujourd’hui la voix la plus puissante de l’opposition en Iran. Une opposition de plus en plus réprimée ces derniers mois.

Iran Wire publie également la lettre de deux des codétenues de Nasrin Sotoudeh, adressée au chef de la justice en Iran, Ebrahim Raisi.

“Compte tenu de l’âge de Mme Sotoudeh et de la durée de la grève de la faim qu’elle a suivie, elle s’affaiblit de minute en minute et sa vie est en danger”, écrivent Mojgan Kavousi et Rezvaneh Khanbeigi, détenues dans la prison tristement célèbre d’Evin à Téhéran et qui mènent elles aussi une grève de la faim.