Fifagate : 28 mois de prison, dont du sursis, requis contre Al-Khelaïfi

Le procureur général suisse a requis une peine de plus de deux ans de prison contre le président du PSG et de BeIN Sports, dont 14 à 22 mois avec sursis. Le parquet a aussi requis 3 ans de prison, dont du sursis, contre Jérôme Valcke.

 Nasser Al-Khelaïfi est poursuivi pour instigation de gestion déloyale aggravée. Ses avocats vont plaider l’acquittement.
Nasser Al-Khelaïfi est poursuivi pour instigation de gestion déloyale aggravée. Ses avocats vont plaider l’acquittement. AFP

    Le parquet suisse a requis 28 mois de prison, dont une partie avec sursis, contre Nasser Al-Khelaïfi, ce mardi, dans le cadre du procès de la Fifa qui se tient actuellement à Bellinzone (Suisse). Le président du PSG est poursuivi en tant que patron de BeIN Sports pour instigation de gestion déloyale aggravée. Le prévenu principal dans ce procès est l'ancien numéro 2 de la Fifa, le Français Jérôme Valcke, contre qui ont été requis trois ans de prison pour gestion déloyale aggravée, là encore assortis d'un sursis partiel.

    Nasser Al-Khelaïfi est soupçonné d'avoir acquis par le biais d'une société à son nom une luxueuse villa en Sardaigne et de l'avoir mise à disposition exclusive du dirigeant, en échange de son appui dans l'attribution de droits télé.

    Le «sursis partiel » dont le procureur fédéral Joël Pahud a assorti ses réquisitions est un mécanisme encadré par le code pénal suisse. Il permet au juge d'assortir la peine de prison de sursis, pour au moins la moitié de sa durée totale, avec un minimum de six mois de prison ferme. Concernant Nasser Al-Khelaïfi, cela reviendrait, à 14 à 22 mois de sursis parmi les 28 mois de privation de liberté requis.

    Selon le journaliste du Temps Laurent Favre, le procureur du Ministère public de la confédération suisse a notamment accusé le Qatarien « de montrer un mépris des règles éthiques du football et des institutions judiciaires suisses ».

    Ses avocats vont contester les charges

    Dans ce dossier, NAK n'est plus poursuivi pour corruption, depuis l'abandon des poursuites en février dernier, à la suite d'un accord dont les termes sont tenus secret entre lui et la Fifa. Les avocats de Nasser Al-Khelaïfi, présent à l'audience, doivent plaider mercredi ou jeudi. Ils ont toujours contesté les charges sur le fond comme sur la forme des poursuites. Ils devraient une nouvelle fois réclamer l'acquittement de leur client.

    Il s'agit de la première peine d'emprisonnement requise sur le sol européen dans les multiples scandales qui empoisonnent le football mondial, après la condamnation aux Etats-Unis de plusieurs anciens dirigeants sud-américains. Au terme des débats, jeudi ou au plus tard vendredi, les trois juges délibéreront. Ils ne devraient pas rendre leur décision avant la fin du mois d'octobre ou le début du mois de novembre.