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Un gendarme récupérait les numéros de femmes pour tenter de les séduire : six mois avec sursis

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Un ancien gendarme de Montélimar (Drôme) condamné à 6 mois de prison avec sursis au tribunal de Valence pour avoir détourné des données personnelles. Il récupérait les numéros de portable de femmes au cours de ses enquêtes pour leur faire des propositions par SMS.

Illustration Palais de Justice de Valence Illustration Palais de Justice de Valence
Illustration Palais de Justice de Valence © Radio France - Nathalie de Keyzer

Ce gendarme d'une trentaine d'années était en poste à Montélimar entre 2017 et 2019 lorsqu'il a commis ces faits qualifiés par le parquet de Valence de détournement de données personnelles. Et ça n'a pas manqué de faire réagir les avocats des victimes car cette affaire, à bien des égards, ressemble à du harcèlement. Mais pour la procureure à l'audience, cela s'apparente à "une violation du secret professionnel"

Je vous trouve charmante

Ce gendarme mobile est muté à Montélimar après un gros souci de santé, il ne peut plus exercer le métier qu'il aime. Il se retrouve affecté dans une brigade loin de chez lui, sans ami et en pleine séparation. "Je déprimais, j'ai fait une grosse bêtise" dit-il à la barre. Ce qu'il a fait, c'est récupérer les numéros de portable de dix femmes croisées lors de ses enquêtes pour ensuite leur envoyer des SMS. Le premier message est toujours le même : "je vous trouve charmante". Mais les suivants sont beaucoup moins élégants. Les messages deviennent très vite des propositions à caractère sexuel appuyés parfois de photos

Jusqu'à 300 SMS 

Seul point commun de ces dix femmes : avoir croisé ce gendarme dans le cadre de ses fonctions et avoir laissé leurs coordonnées personnelles pour les nécessité d'une procédure. Certaines sont des victimes venues porter plainte, d'autres ont déposé une main courante ou sont entendues comme témoin dans une affaire. Le gendarme sollicite même une jeune femme sortant de garde à vue et une pompier volontaire lors d'un accident de la route. Toutes subissent ces SMS. Jusqu'à 300 messages en quelques semaines. "J’arrêtais si elle me disaient qu'elles étaient en couple ou ne voulaient pas" assure le gendarme à la barre. La présidente du tribunal le sermonne : "on n'utilise pas les coordonnées que l'on obtient par sa profession à des fins personnelles, en plus vous représentez l'autorité." La magistrate détaille : "Pour certaines, vu leur situation c’était difficile de dire non."

"Vous comprenez que vous avez franchi la ligne blanche ?"

La magistrate reprend " Ces femmes que savent elles du pouvoir d'une gendarme ? Etes vous conscient que vous n'êtes pas dans un rapport d’égalité avec les gens Elles ne savaient pas comment vous alliez vous comporter". Le gendarme baisse la tête et avoue : "j'ai été un peu lourd mais je n'ai jamais insisté". "Heureusement que vous n'insistiez pas", explique la présidente , "sinon vous seriez dans une affaire de harcèlement.

Déja sanctionné et muté par sa hiérarchie

Les deux femmes qui se sont constituées parties civiles et sont présentes se disent choquées. "On est censé avoir confiance puisqu'il est membre des forces de l'ordre" explique la jeune femme pompier volontaire. La seconde dit avoir répondu aux SMS pour voir "jusqu'où il était capable d'aller". Le gendarme qui depuis cette enquête sur les faits en 2019 a été sanctionné et muté en dehors du département est condamné à six mois de prison avec sursis, il a aussi l'interdiction d'exercer sa profession pendant six mois. Il devra également verser mille euros de dommages et intérêts aux deux victimes présentes pour leur préjudice moral 

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