Au joli royaume de Suède, la mafia est devenue reine : des "familles" contrôlent les banlieues

La police scientifique au travail près d'une station service à Botkyrka - Suède -, où une fillette a été assassinée le 2 août 2020
La police scientifique au travail près d'une station service à Botkyrka - Suède -, où une fillette a été assassinée le 2 août 2020 Tous droits réservés NAINA HELEN JAMA/AFP
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Par Joël Chatreau
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La population de Suède ne reconnaît plus son pays : depuis au moins deux ans, il a totalement perdu sa réputation de grande tranquillité. Une quarantaine de clans mafieux sèment désormais la terreur dans les banlieues de plusieurs grandes villes. Les autorités doivent avouer leur impuissance.

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Quelque chose ne tourne plus rond depuis au moins deux ans au joli, poli et tranquille royaume de Suède... Les autorités et la police savent parfaitement quoi mais se voient obligées de reconnaître leur impuissance face à la mafia qui étend sa toile dans plusieurs grandes villes du pays. Les clans criminels ne prennent même pas la peine d'agir dans la discrétion, ils multiplient les actes de violence : rien qu'au premier semestre de cette année, les services de sécurité ont recensé 163 fusillades sur le territoire, elles ont fait 20 morts.

40 "familles" font leur propre loi

De l'aveu même du chef adjoint de la police suédoise, Mats Löfving, en début de semaine, une quarantaine de "familles" mafieuses contrôlent désormais les quartiers défavorisés de plusieurs agglomérations, et leur emprise ne fait que se renforcer. La faiblesse ainsi affichée des pouvoirs publics a suscité de l'indignation et de la colère froide au sein de la société.

Le Premier ministre, Stefan Löfven, a montré son agacement :

C'est un poison dans notre société dont nous devons nous débarrasser
Stefan Löfven
Chef du gouvernement suédois

La peur règne dans les banlieues

La mafia est surtout implantée dans les banlieues où vit une population majoritairement immigrée, que la Suède a d'ailleurs beaucoup de mal à intégrer. Ses bandes criminelles y organisent le trafic de drogue et jouent sur la peur et le racket pour imposer le silence aux habitants. Et s'il le faut, les hommes de main utilisent les moyens les plus violents comme des voitures plastiquées ou des jets de grenades contre des immeubles.

Le 2 août dernier, l'effroyable a fini par se produire à Botkyrka, au sud de Stockholm, la capitale : une fillette de 12 ans, prise entre deux feux de bandes criminelles rivales, a été tuée par balles près d'une station service. L'émotion est parvenue à son comble dans le petit royaume autrefois si paisible.

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