Attaque visant « Charlie Hebdo » : une nouvelle personne placée en garde à vue

VIDÉO. Neuf personnes sont actuellement en garde à vue après l'attaque au hachoir. Celle du principal suspect a été prolongée de 48 heures.

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Temps de lecture : 8 min

Deux personnes ont été grièvement blessées à l'arme blanche vendredi 25 septembre à Paris près des anciens locaux du journal Charlie Hebdo, en plein procès des attentats meurtriers qui l'avaient notamment visé en janvier 2015. Les faits se sont déroulés à l'angle des rues Nicolas-Appert et Gaby-Silvia, dans le 11e arrondissement de Paris. Le Parquet national antiterroriste a été saisi de l'enquête ouverte pour « tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste » et « association de malfaiteurs terroriste criminelle ».

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  • Les aveux du principal suspect

Ce samedi 26 septembre, au lendemain de l'attaque, le principal suspect de l'attaque au hachoir, qui a fait deux blessés vendredi à Paris devant les anciens locaux de Charlie Hebdo, a affirmé qu'il « assum(ait) (s)on acte », lors de sa garde à vue, a révélé l'Agence France-Presse en citant des sources proches de l'enquête. Cet homme, qui se présente comme né au Pakistan et âgé de 18 ans, selon les premiers éléments de l'enquête, « assume son acte, qu'il situe dans le contexte de la republication des caricatures (de Charlie Hebdo, NDLR) qu'il n'a pas supportée », a ajouté l'une de ces sources. Les premiers éléments de l'enquête « laissent penser que le principal suspect a agi seul », a indiqué à l'Agence France-Presse une source proche du dossier.

Le Parisien révèle également que le suspect a délibérément visé les deux victimes dans la rue Nicolas-Appert car c'est ici que se trouvaient les locaux de Charlie Hebdo. « Il affirme qu'il pensait être chez Charlie et que les gens qu'il attaquait étaient du journal satirique. Il dit avoir fait des repérages », a confié une source proche de l'enquête au quotidien francilien. Seulement, depuis les attentats de janvier 2015, la rédaction de l'hebdomadaire satirique a été déplacée dans un lieu ultra-sécurisé et tenu secret.

  • Quelles étaient ses motivations ?

Les enquêteurs s'intéressent à une vidéo en cours d'authentification, un élément révélé samedi par Le Point. « On le voit en train de pleurer, de chanter, il assume son geste par anticipation en évoquant la republication des caricatures, c'est une sorte de manifeste, il annonce son passage à l'acte, mais ce n'est pas une allégeance à une organisation », selon la même source. Dans le week-end, une vidéo de deux minutes circulait sur les réseaux sociaux, semblant correspondre. Dans celle-ci, un homme se présente comme « Zaheer Hassan Mehmood » et se déclare « ému » par « des caricatures du prophète Mohammed qui ont été faites ». « Aujourd'hui, vendredi 25 septembre, je vais les condamner », ajoute-t-il.

  • Le profil du principal suspect

Les voisins et commerçants de Pantin (Seine-Saint-Denis), où se trouve le dernier domicile présumé du principal suspect de l'attaque au hachoir qui a fait deux blessés vendredi à Paris, décrivent à l'Agence France-Presse samedi un jeune homme « discret » et « poli ». « C'est quelqu'un de très poli. Je le voyais souvent assis sur le palier avec son téléphone. Il m'aidait à porter mes courses », raconte Josiane, qui habite au dernier étage sans ascenseur de cet immeuble « tranquille » et qui a « reconnu sa photo ». « Il ne parle pas bien français », précise cette jeune maman d'une petite fille, qui est « surprise de ce qu'on lui reproche ».

Habiba, qui habite au deuxième étage, est aussi « surprise ». « J'ai entendu du bruit hier soir, j'ai vu la police et, quand j'ai vu sa photo, je me suis dit « c'est celui qui me dit toujours bonjour », mais il ne parlait pas français. » Zyed Zaied, propriétaire du magasin de pièces détachées au rez-de-chaussée, voyait souvent « le jeune en train de parler au téléphone. Il disait bonjour, c'est quelqu'un de poli, discret. Tout le monde se connaît ici, on le voyait souvent avec d'autres personnes ». Le propriétaire du bar-tabac voisin abonde : « Il venait acheter ses cigarettes, il était gentil. Il y a beaucoup de Pakistanais dans le coin. »

Le suspect avait été arrêté en juin en possession d'une arme blanche, « un tournevis », précisait vendredi une source proche du dossier. Présenté comme « itinérant » de sources concordantes, deux domiciles présumés du principal suspect ont été perquisitionnés vendredi, un hôtel social à Cergy et l'appartement à Pantin, dans la banlieue nord de Paris.

  • Le bilan des victimes

Un premier bilan des autorités faisait état de quatre victimes, dont deux en urgence absolue, avant d'être revu à la baisse. Les deux victimes sont des salariés de l'agence de presse Premières Lignes, qui produit notamment l'émission Cash Investigation sur France 2, a confirmé la présentatrice de l'émission Élise Lucet. Cinq hommes, nés entre 1983 et 1996, ont également été placés en garde à vue après une perquisition à l'un des domiciles supposés du principal suspect de l'attaque à Pantin (Seine-Saint-Denis). Sur France 2, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a déclaré : « Manifestement, c'est un acte de terrorisme islamiste. Les Français doivent le savoir : nous sommes toujours en guerre et nous devons mettre les moyens pour gagner cette guerre. »

La vie des deux victimes « n'est pas en danger »

La BRI a été mobilisée et le laboratoire central de la préfecture s'est rendu sur place. Une cellule de crise a été ouverte au ministère de l'Intérieur, où le Premier ministre Jean Castex et le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin se sont rendus en urgence. Ils se sont ensuite déplacés sur le lieu de l'attaque. Le chef du gouvernement s'est montré rassurant en assurant que la vie des deux victimes « n'est pas en danger, Dieu merci ».

  • L'interpellation des suspects

Vendredi 25 septembre, un premier « suspect » avait été interpellé à proximité de la place de la Bastille, a annoncé la préfecture de police de Paris. Une deuxième personne avait également été placée en garde à vue. La garde à vue de ce deuxième suspect a été « levée à 23 h 30 », selon la source judiciaire. Selon une source proche du dossier, son récit qui « consiste à dire qu'il a été témoin, a poursuivi l'auteur et a ensuite été menacé a été corroboré par l'enquête ». Selon la source judiciaire, un « ancien colocataire du principal suspect quand il résidait dans un hôtel social » à Cergy (Val-d'Oise) a été placé à son tour en garde à vue vers 23 heures vendredi. Deux nouvelles personnes, le frère et une connaissance du principal suspect, ont également été placées en garde à vue samedi après-midi, a appris l'Agence France-Presse de source judiciaire. « Le petit frère du principal suspect » a été interpellé dans le Val-d'Oise et placé en garde à vue, ainsi qu'un homme « dans l'environnement relationnel » de l'assaillant présumé, a-t-on indiqué de même source. Leur garde à vue a été prolongée de 24 heures dimanche 27 septembre.

Au total, neuf personnes ont été placées en garde à vue dans cette affaire : tout d'abord, le principal suspect, arrêté par la police place de la Bastille à la mi-journée vendredi, un homme né au Pakistan et âgé de 18 ans. Il était arrivé en France encore mineur il y a trois ans. Dimanche 27 septembre, sa garde à vue a été prolongée de 48 heures par un juge des libertés et de la détention. Ensuite, cinq hommes qui se trouvaient dans l'un des domiciles présumés du principal suspect, à Pantin (Seine-Saint-Denis). Deux domiciles présumés du principal suspect ont en effet été perquisitionnés, celui de Cergy et celui de Pantin. Dimanche, neuf gardes à vue sont donc en cours : l'homme se présentant comme Hassan A., cinq anciens colocataires de son appartement de Pantin, son petit frère et une connaissance. De source judiciaire, une garde à vue a été levée samedi en fin de journée, celle d'un colocataire de Hassan A. lorsqu'il habitait à Cergy. Une nouvelle personne a par ailleurs été placée en garde à vue dimanche. Elle « vivait au domicile de Pantin (Seine-Saint-Denis) du principal suspect mais n'avait pas encore été interpellée », a précisé une source judiciaire.

  • L'attaque qualifiée d'« acte terrorisme islamiste » par Jean Castex

Jean Castex a réaffirmé sa « volonté résolue, par tous les moyens, de lutter contre le terrorisme ». Cette attaque est survenue « dans un lieu symbolique et au moment même où se déroule le procès des auteurs des actes indignes contre Charlie Hebdo  », a souligné le chef du gouvernement. « C'est l'occasion pour le gouvernement de la République de rappeler son attachement indéfectible à la liberté de la presse, sa volonté résolue par tous les moyens de lutter contre le terrorisme », a-t-il ajouté.

  • L'Élysée a « pris contact avec les familles des victimes »

L'Élysée a indiqué samedi avoir « pris contact avec les familles des victimes » de l'attaque au hachoir vendredi à Paris devant les anciens locaux de Charlie Hebdo, pour « exprimer soutien et solidarité ».

  • Les terribles témoignages recueillis

« Vers midi, on est allé faire une pause déjeuner au restaurant. En arrivant, la patronne s'est mise à crier « partez, partez, il y a un attentat » On est partis en courant s'enfermer et rester à l'intérieur de notre boutique avec quatre clients », a raconté à l'Agence France-Presse Hassani Erwan, 23 ans, un coiffeur situé au coin de la rue Saint-Sabin et la rue Verte. La rue Nicolas-Appert, où se trouvaient les locaux du journal, est bloquée, avec une dizaine de policiers déployés sur place. Plusieurs stations de métro du quartier sont fermées.

  • Hollande demande une politique d'ensemble

La situation qui a abouti à l'attaque vendredi, devant les anciens locaux de Charlie Hebdo, appelle une réponse politique d'ensemble et pas seulement sécuritaire, a jugé l'ancien président François Hollande, au pouvoir au moment des attentats de 2015. « Cela ne peut pas être seulement un discours, a plaidé sur BFM le prédécesseur d'Emmanuel Macron. Ce doit être une politique qu'on voit dans toutes ses dimensions : l'éducation, l'emploi, la politique urbaine, mais aussi la sécurité et la lutte contre la radicalisation. » « C'est un ensemble, n'attendons pas un discours, ou une loi, pour en avoir terminé avec ce qui est en cause et pas simplement en France », a-t-il souligné alors que le gouvernement prépare une loi contre les « séparatismes », notamment l'islam politique. « Une fois encore, c'est la liberté qui est la cible de cette barbarie, avait réagi dans l'après-midi François Hollande. Une fois encore, c'est la cohésion nationale qui est mise à l'épreuve. Une fois encore, c'est la République qui est frappée. Mais, comme hier, elle saura montrer la force de ses valeurs et la fermeté de sa réponse. »

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Commentaires (197)

  • Bizomette

    Etaient -elles gentilles, polies, ?
    disaient elles bonjour à leurs voisins? Peut être pas...
    Elles payaient pourtant des impôts pour que notre France ait de quoi nourrir ces ignobles créatures.
    Cela leur a bien servi.

  • jeromesavona

    Oui mais le stock de Gladio n'est peut être pas en si bon état... 40 ans plus tard.

  • Veritis

    Il est temps de se réveiller et de prendre les choses en main à la place de politiciens incapables... Et lâches.
    Gladio est en sommeil...