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Attaque devant les ex-locaux de «Charlie» : deux suspects interpellés, le parquet anterroriste saisi

par LIBERATION
publié le 25 septembre 2020 à 12h39
(mis à jour le 25 septembre 2020 à 14h28)

Plusieurs personnes ont été blessées à l'arme blanche ce vendredi vers 11h30 dans le XIe arrondissement de Paris près des anciens locaux de Charlie Hebdo, selon une source proche de l'enquête citée par l'AFP. Deux blessés se trouvent en «urgence absolue», selon la préfecture de police de Paris. Un suspect a été interpellé près de la place de la Bastille peu après. Un deuxième suspect, également interpellé dans le XIe arrondissement, a lui aussi été placé en garde a vu. L'homme aurait été vu avec le premier suspect après l'attaque. Des vérifications sont en cours sur son degré d'implication.

Un premier bilan de la préfecture de police faisait état de quatre blessés, avant d’être revu à la baisse, à deux blessés. D’autres sources policières évoquent toujours quatre blessés. Le parquet national antiterroriste a annoncé être saisi d’une enquête pour «tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste».

La première victime, une femme, a été attaquée devant la fresque d'hommage aux dessinateurs de Charlie Hebdo, selon la personne qui a prévenu la police en premier. Deux employés de la société de production Premières Lignes figure parmi les victimes, a affirmé Luc Hermann, codirigeant de la société.

Quartier bouclé

Selon nos journalistes sur place, le quartier a été bouclé, et notamment la rue Nicolas-Appert, où une dizaine de policiers en armes sont déployés. Un colis suspect identifié aux abords des anciens locaux de Charlie a été examiné par le laboratoire central de la préfecture de police de Paris, qui affirme n'avoir détecté aucun engin explosif.

Paris, le 25 septembre 2020. Attaque rue Nicolas-Appert.Les forces de police se déployant autour du lieu de l’attaque, ce vendredi.

Photo Denis Allard pour

Libération

«C'est pile l'horaire de l'attaque de Charlie il y a cinq ans, c'est l'heure de la sortie d'école», a raconté à Libération la femme qui a appelé la police. «Je ne supporte plus les sirènes, j'avais oublié que je ne les supportais plus depuis quelques mois», témoigne une habitante sur place.

«Des milliers d’élèves confinés»

Plusieurs écoles ont été bloquées dans le périmètre, et «des milliers d'élèves sont confinés» par précaution dans trois arrondissements du centre de Paris, selon le maire de Paris Centre Ariel Weil. Le Premier ministre, Jean Castex, et le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin doivent se rendre sur place vendredi après-midi. La BRI a été mobilisée, selon la préfecture, qui a invité à «éviter le secteur». Une cellule de crise a été ouverte au ministère de l'Intérieur. Le Samu a de son côté indiqué avoir déclenché sa cellule de crise opérationnelle, tandis que la RATP a déclaré avoir fermé au public six stations de métro par mesure de sécurité.

L'attaque survient tandis que se tient ces jours-ci le procès hors norme des attentats de Charlie et de l'Hyper Cacher à la cour d'assises spéciale de Paris. Après une courte suspension au procès, l'audience a repris sans aucune mention de l'agression.

Cette attaque intervient dans un contexte de tensions après de nouvelles menaces d'Al-Qaeda survenues après la republication des caricatures de Mahomet par le journal satirique le 2 septembre, à la veille de l'ouverture du procès des attentats de Charlie. Une pression soutenue qui a valu une exfiltration de son domicile à Marika Bret, la DRH de l'hebdo lundi soir et mobilisé une centaine de médias cosignataires d'une tribune intitulée «Ensemble, défendons la liberté» parue mercredi.

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