Le suicide de Doona, une étudiante transgenre de Montpellier, suscite la colère envers le Crous

L’étudiante a mis fin à ses jours à la gare de Montpellier (image d’illustration).

L’étudiante a mis fin à ses jours à la gare de Montpellier (image d’illustration). PATRICK GELY/SIPA / PATRICK GELY/SIPA

Doona, étudiante en licence de psychologie à Montpellier, a mis fin à ses jours mercredi 23 septembre. Elle aurait été menacée d’expulsion de son logement étudiant, ce que le Crous nie.

C’est un hashtag largement relayé sur les réseaux sociaux. Les publications accompagnées du mot-dièse #CrousAssassin se multiplient ce vendredi 25 septembre sur Twitter après le suicide d’une étudiante à Montpellier. « L’Obs » fait le point.

Le Crous mis en cause par un syndicat

Agée de 19 ans, Doona, une femme transgenre étudiant à l’université Paul Valéry Montpellier 3 a mis fin à ses jours mercredi 23 septembre à la gare de Montpellier, rapporte France 3 Occitanie.

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Si les causes de son suicide ne sont pas encore connues, le Syndicat de Combat Universitaire de Montpellier (SCUM) avance quelques éléments. Il indique, dans un courrier adressé au directeur du Crous, que leurs services auraient été informés des tentatives de suicides précédentes de Doona. Après sa deuxième tentative de suicide, elle aurait été accompagnée par une assistante sociale et un médecin scolaire.

Le syndicat accuse dans ce même courrier : « il lui aurait été dit, lors de la réunion de ce mercredi 23 septembre, soit quelques heures avant son suicide, qu’elle ne pouvait pas recommencer sous peine d’être expulsée de son logement ».

« Nous espérons que le cynisme des assistantes sociales n’en est pas arrivé à ce point. Car une telle brutalité dans un moment de flottement, de questionnement et de crise existentielle d’un individu est tout bonnement inacceptable. »

« Des allégations fausses » selon le Crous

France 3 Occitanie rapporte que le Crous de Montpellier et le rectorat ont adressé leurs condoléances à la famille de Doona et ont répondu, dans un communiqué de presse, à leur mise en cause.

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« Cette étudiante, résidente d’une cité universitaire du Crous, avait bénéficié d’un accompagnement renforcé de la part des services sociaux, comme des personnels assurant la gestion de la résidence du Crous de Montpellier-Occitanie, également éprouvés par ce drame et auxquels le soutien s’adresse également. »

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Dans le communiqué de presse, le Crous se défend face aux accusations : « Je vous invite à davantage de retenue, et à éviter toute accusation gratuite et qui souille le travail du Crous ». Contacté par TÊTU, le Crous nie les menaces d’expulsions rapportées par le SCUM et évoque des « allégations fausses ».

Dans le même temps, le Crous de Montpellier a annoncé sur Twitter la mise en place d’une cellule psychologique.

« Même votre terminologie est à revoir »

Le SCUM dénonce par ailleurs l’utilisation du terme « transformation » au lieu de « transition » dans le courrier du directeur du Crous de Montpellier adressé au syndicat jeudi 25 septembre.

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« Même votre terminologie est à revoir, vous parlez de ‘transformation’, mais ce n’en est pas une, c’est une transition. Nous parlons ici d’êtres humains et non pas de Pokémon. Ce sont ces petites choses que nous devons tous et toutes changer afin de disposer d’une société plus égalitaire. »

Depuis que l’étudiante a mis fin à ses jours, de nombreux internautes se sont fait l’écho du hashtag #CrousAssassin et ont manifesté leur émotion via le hashtag #soutienDoona.

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