“Le Kazakhstan a aboli la peine de mort”, se réjouit le site d’information kazakh Tengri News. Le 24 septembre, lors d’une cérémonie à l’état-major des Nations unies à New York, à l’occasion du 75e anniversaire de l’organisation, le représentant permanent du pays auprès de l’ONU, Kaïrat Oumarov, a signé le protocole du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, adopté en 1966.

Une “politique d’humanisation de la justice”

Désormais, dans l’espace post-soviétique, il ne reste que trois pays n’ayant pas encore aboli la peine de mort : la Russie (un moratoire est cependant en vigueur depuis 1996), le Tadjikistan (un moratoire est également en place) et la Biélorussie, seul État qui continue à appliquer la peine capitale.

Pour le ministère des Affaires étrangères du Kazakhstan, la signature de ce document vise à “poursuivre la politique d’humanisation de la justice pénale”, cite le média en ligne russe Gazeta.ru. Le 23 septembre, lors de son allocution à l’assemblée générale des Nations unies, le président du Kazakhstan, Kassym-Jomart Tokaev, qui a succédé à Noursoultan Nazarbaev en mars 2019, a annoncé sa détermination à construire “un État fort économiquement, une démocratie développée, focalisée sur la satisfaction des besoins de chaque citoyen” – un “État qui entend”.

Entre 1990 et 2004, 536 exécutions

Adepte de la libéralisation de la vie politique, le chef de l’État a rappelé que son pays était engagé dans des réformes politiques et économiques fondamentales, “dans l’intérêt du peuple”. Et c’est “pour protéger le droit fondamental, la vie et la dignité de la personne humaine” que l’abolition de la peine de mort a été décidée.

Pour que la mesure devienne effective, le gouvernement doit réécrire l’article 17 de son Code pénal et amender l’article 15 de sa Constitution. La peine de mort au Kazakhstan n’est plus appliquée depuis 2004, rappelle Gazeta.ru, après le moratoire illimité adopté par l’ancien président Nazarbaev en 2003, partisan, lui aussi, de l’humanisation de la politique pénale de l’État. De 1990 à 2004, 536 personnes ont été exécutées par balle. Depuis 2004, la justice kazakhe a prononcé deux verdicts réclamant la peine capitale.